Les héritiers d’Alexandre Calder déboutés de leur plainte contre une galerie

Par Amélie Du Fretay · lejournaldesarts.fr

Le 31 décembre 2013 - 505 mots

NEW YORK (ETATS-UNIS) [31.12.13] – La juge Shirley Werner Kornreich a estimé lundi 23 décembre 2013 que l’action en justice des héritiers d’Alexandre Calder dirigée contre l’ancien galeriste de l’artiste, qu’ils soupçonnaient de vente frauduleuse à leur insu, n’était pas suffisamment motivée. Ils comptent faire appel de cette décision.

Selon Bloomberg, la Cour Suprême de New-York a jugé irrecevable, lundi 23 décembre 2013, la demande en indemnisation des héritiers d’Alexandre Calder, intentée à l’encontre de Klaus Perls, ancien galeriste de l’artiste, de sa femme Dolly, et de sa fille Catherine. Ces derniers auraient vendu des œuvres frauduleusement, et à leur insu, leur causant un préjudice estimé à 20 millions de dollars, selon les ayants droits. Ils auraient pour cela utilisé un prête-nom, « Madame André », et effectué les transactions via un compte en Suisse.

Pour leur défense, les exécuteurs testamentaires de Klaus Perls et de sa famille ont fourni les documents attestant que la vente de 14 des 15 œuvres contestées avait eu lieu dans les années 1976-1988, et que les faits étaient donc prescrits. Ils ont également ajouté qu’en dépit des allégations des héritiers de l’artiste, la Fondation Calder avait été tenue informée en 1989 de la vente de 7 d’entre elles à d’autres galeries, sans qu’elle juge bon de réagir. Ils se sont également défendus en affirmant qu’il était étonnant que les ayants-droits se manifestent plus de 20 ans après les faits.

Dans son arrêt, la juge Shirley Werner Kornreich a rejeté le moyen fondé sur le compte en Suisse, insuffisant pour prouver le caractère frauduleux des ventes. Elle a en outre souligné le peu de preuves matérielles apportées au procès, les lettres étant insuffisantes pour prouver la mauvaise foi et la volonté de dissimulation de Klaus et Dolly Perls. Elle a pointé du doigt le manque de clarté dans ce litige, faute de témoignages concrets, la plupart des témoins étant morts. Pour le magistrat, une telle requête ne saurait être fondée sur des déductions hâtives et de simples insinuations.

Alexandre Calder s’était adjoint en 1954 le service exclusif de The Curt Valentin Gallery. Après la mort de l’intéressé, il s’était alors adressé à celle de Klaus et Dolly Perls, nommée The Gallery. Cette collaboration dura jusqu’à la mort de Calder en 1976. Durant cette période, une centaine d’œuvres aurait transité par cette structure. Leur fille Catherine, qui avait collaboré à cette entreprise, devint l’exécutrice testamentaire de leurs biens après la mort de Dolly (2002) et de Klaus (2008).

L’origine de l’affaire remonterait à l’année 2010. La Fondation Calder est alors contactée par un marchand d’art qui souhaite obtenir le numéro d’inventaire d’une œuvre intitulée Standing Constellation. Il agit alors pour le compte d’une galerie, qui aurait obtenu cette œuvre par l’entremise de la fondation Perls. Interpellés par cette demande, les héritiers de Calder intentèrent un procès contre les descendants des Perls, dans la mesure où cette œuvre, ainsi que d’autres, n’auraient pas du être sur le marché, la Fondation Calder n’ayant été, selon eux, et en aucun cas, prévenue des transactions.

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