La 12ème édition de la Nuit Blanche investit le Paris populaire

Par Alexandra Houël · lejournaldesarts.fr

Le 19 septembre 2013 - 691 mots

PARIS [19.09.13] – Bertrand Delanoë et les directrices artistiques de la manifestation, Julie Pellegrin et Chiara Parisi, ont présenté les thèmes de la prochaine Nuit Blanche parisienne (5 octobre). Quatre quartiers du Paris populaire-historique accueilleront les installations in situ.

C’est dans le fastueux salon Georges Bertrand de l’Hôtel de Ville que s’est tenue la conférence de presse au cours de laquelle Bertrand Delanoë a, tout sourire, annoncé la couleur de cette douzième édition de la Nuit Blanche: « cette édition donnera tort à tous ceux qui croient qu’elle est l’apanage de l’élite et des snobs ». Les œuvres seront majoritairement installées à l’extérieur, participatives pour la plupart et accompagnées d’outils pédagogiques et de médiation.

La Nuit Blanche 2013, qui se déroule le 5 octobre, trouve sa cohérence dans le suivi de plusieurs fils directeurs : inspirée par l’histoire de Paris, elle fait jalonner au fil de l’eau des œuvres d’art contemporain faisant appel à tous les sens et toutes les esthétiques, en passant par le feu, l’eau, la terre et l’air. Quatre lieux majeurs du Paris populaire historique sont ainsi investis : les berges de Seine, le Canal Saint-Martin, le quartier Marais-République, et celui de Belleville-Ménilmontant.

Les directrices artistiques « Chiara Parisi (directrice des programmes culturels de la Monnaie de Paris) et Julie Pellegrin (directrice de la Ferme du Buisson) ont visé très haut », a indiqué le maire avant d’ajouter avec une pointe d’humour que le pari est peut-être trop ambitieux pour qu’il soit entièrement remporté.

Souhaitant rompre avec l’image de ville musée-vitrine-paysage et voulant raviver l’idée de Paris comme lieu de création, la majorité des œuvres présentées sont créées in situ par les artistes, comme l’a indiqué Chiara Parisi : « Notre parti pris à été celui de concevoir des œuvres éphémères, qui peuvent être aussi bien plastiques, esthétiques ou politiques, mais surtout des nouvelles productions. Quand nous n’avons pu être en mesure d’avoir de nouvelles pièces, nous avons demandé aux artistes de les revisiter afin de les adapter au contexte ».

Tel est le cas de l’installation participative de Palle Nielsen place Stalingrad. The Model for a Qualitative Society, qu’elle n’avait pas exposée depuis 1968, a été renommé pour l’occasion The Model in Paris.  Immense terrain de jeu intergénérationnel, il est dévolu aux enfants jusqu’à 23h, et aux adultes ensuite.

Le coup d’envoi de cette édition sera littéralement « sonné » à 19h par une œuvre sonore ambitieuse de Martin Creed : toutes les cloches situées sur le parcours, qu’elles soient sacrées ou publiques (cloche de l’Assemblée nationale, ou des Invalides), sonneront à l’unisson pendant trois minutes. S’y ajouteront les sirènes des bateaux mouches, et les téléphones des participants qui auront téléchargé l’application « All the bells - Work N°1676 ».

Les curieux et amateurs, éclairés ou non, peuvent ensuite se laisser porter par différentes compositions : le quartet de Stockhausen qui est joué depuis quatre hélicoptères survolant la Seine, la symphonie aquatique de Rosa Barba avec « Fosse d’orchestre » qui diffuse une composition de musique électronique sous l’eau du Canal Saint Martin, ou encore l’opéra pyrotechnique « Aventure d’un soir » en trois actes de l’artiste chinois Cai Guo-Qiang sur la Seine. Cette dernière œuvre, promise comme sensationnelle, a la préférence de Bertrand Delanoë.

Une installation devrait provoquer « l’euphorie » selon Chiara Parisi : Fog Square de l’artiste Fujiko Nakaya, qui avait fait sensation à l’entrée de l’exposition « Dynamo » au Grand Palais. Ses sculptures de brume investissent la place de la République récemment restaurée pour la recouvrir d’un brouillard épais.

Un autre bâtiment dont la réouverture est prévue pour 2014, le Carreau du Temple, accueille le vivarium monumental d’insectes et reptiles de Huang Yong Ping.

Des dizaines d’autres œuvres emblématiques, installations lumineuses, vidéos, visites guidées sous forme de performances, ou concerts sont programmés, dans et en dehors du parcours privilégié, et sont à découvrir sur le programme distribué par la Mairie de Paris.

Instaurée en 2002, la Nuit Blanche rassemble chaque année des centaines de milliers de personnes, qui se laissent guider dans la ville par l’art dans une exposition à ciel ouvert. Dès 2003, cette manifestation s’est répandue à travers le monde.

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