Un deuxième directeur de la Fondation Cy Twombly pointé du doigt dans une affaire de détournement de fonds

Par Alexandra Houël · lejournaldesarts.fr

Le 13 septembre 2013 - 417 mots

NEW YORK (ETATS-UNIS) [13.09.13] – Dans une procédure judiciaire à l’encontre d’un des directeurs de la Fondation Cy Twombly, l’administrateur de la Fondation, l’avocat Ralph E. Lerner, qui comparaissait en tant que témoin, a été accusé lui aussi d’avoir détourné des fonds de l’institution.

Les controverses financières qui touchent l’administration des biens de Cy Twombly se multiplient depuis son décès, et affectent la Fondation que l’artiste avait créée, selon les accusations portées récemment en justice.

Selon le NY Times, Ralph E. Lerner, un avocat de notoriété internationale et spécialiste du marché de l’art, a été mis en cause mercredi 11 septembre 2013 devant la justice, pour avoir détourné des fonds de la Fondation Cy Twombly qu’il administre en tant que directeur. Il comparaissait alors en tant que témoin dans une procédure judiciaire engagée six mois plus tôt. Les plaignants, qui estiment qu’il aurait empoché pas moins de 750 000 dollars ont demandé aux juges qu’il soit incriminé et rejoigne ainsi un des trois autres directeurs mis en examen, Thomas H. Saliba.

La plainte avait été déposée en mars 2013 par l’ancien compagnon de l’artiste et président de la Fondation, Nicola Del Roscio, ainsi que Julie Sylvester, curatrice et experte de l’artiste, devant une cour du Delaware. Ils soupçonnaient Thomas H. Saliba d’avoir détourné 300 000 dollars de la Fondation, en s’auto-rétribuant sans autorisation pour des investissements qu’il aurait engagés. Mais selon la défense, Ralph E. Lerner lui aurait apporté son aide en 2012 afin notamment de hausser l’estimation de la collection d’œuvres gérée par un trust distinct de la Fondation, hausse qui avait permis de rendre plus discrètes les rétributions. Ils avaient estimé cette collection à plus d’un milliard de dollars.

Thomas H. Saliba avait alors été mis en examen, et Ralph E. Lerner n’avait été entendu que comme témoin.

Les plaignants avancent que Ralph E. Lerner avait pris l’habitude de facturer des honoraires exorbitants pour des services juridiques rendus à la Fondation, mais aussi « même lorsqu’il assistait à des réunions du conseil en tant que directeur, alors qu’aucun autre membre ne recevait de compensation ». Ils avancent qu’il aurait de plus caché ces facturations pendant un an. Les avocats de Ralph E. Lerner ont justifié de leur côté ces honoraires par le fait « qu’ils étaient facturés conformément aux pratiques et procédures établies par M. Twombly quand il était en vie », et que les autres membres en avaient connaissance.

Cette affaire rappelle la controverse qui avait touchée la Fondation Rauschenberg au mois d’août 2013.

Légende photo

Plafond de la salle des bronzes du département des antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre - réalisé par Cy Twombly (1928-2011) en 2007-2008 - Huile sur toile marouflée - © Photo dalbera - 2012 - Licence CC BY-SA 2.0

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