Vol

Les voleurs de la Kunsthal de Rotterdam affirment pouvoir restituer cinq tableaux

Par Alexandra Houël · lejournaldesarts.fr

Le 20 août 2013 - 460 mots

BUCAREST (ROUMANIE) [20.08.13] – Un énième rebondissement dans l’affaire du vol des tableaux de maîtres à la Kunsthal de Rotterdam jette une nouvelle fois le trouble sur le sort qui a été réservé au butin des roumains. Le cerveau de l’opération affirme être en mesure de pouvoir restituer cinq tableaux sur les sept, en échange de son extradition aux Pays-Bas, où la justice est plus clémente pour les délits de cette nature.

Qu’est-il réellement advenu des tableaux dérobés à la Kunsthal de Rotterdam en octobre 2012 ? D’abord enterrés dans un cimetière, puis réduits en cendres dans un poêle, les tableaux volés qu’on pensait à jamais disparus auraient-ils ressuscité de leurs cendres ? C’est ce que laisse entendre la succession de déclarations contradictoires faites par les malfaiteurs qui comparaissent actuellement devant la justice roumaine.

Le procès des six accusés ouvert mardi 13 août 2013 à Bucarest a été suspendu jusqu’au 10 septembre 2013 afin d’étudier différentes questions concernant les parties civiles, et demandes de remise en liberté sous contrôle, d'après l'AFP.

Lors de cette première audience, le cerveau présumé de l’opération Radu Dogaru aurait fait une proposition s’apparentant plutôt à du chantage, mais qui redonne toutefois espoir quant au sort des tableaux. L’homme, qui a avoué le vol, s’engagerait à rendre aux autorités cinq des sept tableaux volés, si on lui accorde le droit d’être jugé et de purger sa peine aux Pays-Bas où la loi est moins sévère, a confié son avocat Me Dancu.

Maria Vasii, une autre avocate de la défense, a déclaré : « nos clients attendent un meilleur cadre judiciaire pour prendre les mesures nécessaires afin de rendre ces peintures aux autorités néerlandaises ». Cette révélation accentue le doute qui pèse sur la véracité de leurs déclarations, et soulève de nouvelles questions.

Dans les semaines précédant l’audience, la mère du cerveau présumé de l’opération avait d’abord avoué avoir brûlé les tableaux dans le poêle de sa maison, pour ensuite se rétracter et annoncer qu’ils n’avaient pas été détruits. Or une analyse des restes et cendres se trouvant dans ce poêle avait démontré que trois peintures à l’huile datant de la fin du XIXe siècle y avaient été brulés. Si ces restes correspondent à trois des tableaux dérobés, comment les voleurs présumés peuvent-ils être en mesure d’en rendre cinq ?

En tout état de cause, si les malfaiteurs sont véritablement en mesure de restituer cinq tableaux, la disparition des deux autres est très probable.

Digne d’un scénario de cinéma, l’affaire et ses péripéties rocambolesques a attiré l’attention d’un réalisateur qui va l’adapter à l’écran. Les malfaiteurs, qui ont réussi l’exploit de dérober sept tableaux de maîtres en 96 secondes, vont devenir les héros d’un film d’action qui sera réalisé par Tudor Giugiu, et vraisemblablement tourné au Royaume-Uni.

Légende photo

Claude Monet (1840-1926) - Le pont Charing Cross de Londres non daté - Huile sur toile - Kunsthal - Rotterdam - source Wikimedia

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