Ventes aux enchères

Une seconde œuvre de Banksy « démurée » pour être revendue aux enchères

Par Alexandra Houël · lejournaldesarts.fr

Le 30 juillet 2013 - 433 mots

LONDRES / ROYAUME-UNI

LONDRES (ROYAUME-UNI) [30.07.13] - Cette année 2013 enregistre un deuxième détachement d’une œuvre de Banksy hors ses murs. Les propriétaires du bâtiment qui accueillait No Ball Games sur sa façade ont extrait et fragmenté le graffiti en trois parties, afin de pouvoir le restaurer et le vendre au printemps 2014.

Banksy, No ball games, 2009, pochoir réalisé à Tottenham, dans la banlieue nord de Londres - Photo Alan Stant, 2009 - CC BY-SA 2.0
Banksy, No ball games, 2009, pochoir réalisé à Tottenham, dans la banlieue nord de Londres.
Photo Alan Stanton, 2009

De curiosités urbaines, les œuvres murales de Banksy sont devenues de véritables mines d’or pour les « heureux » propriétaires des murs sur lesquels elles se déploient. Dans un processus tout à fait légal, mais qui pose quand même des questions au niveau de la propriété artistique et de la destination originale des œuvres, le graffiti « No Balls Game », peint en 2009 au pochoir sur les murs d’une épicerie sur Turnpike Lane à Tottenham, a été arraché du mur et fragmenté en trois morceaux, en vue de sa vente prochaine.

C’est la deuxième peinture murale de Banksy qui est détachée cette année. La première, « Slave Labour », a été vendue début juin 2013 lors d’une vente aux enchères privées à Londres, pour la somme de 1,1 million de dollars, après avoir créé une controverse sans précédent qui avait causé l’annulation de la première vente. La population locale, toute aussi indignée que la première fois est furieuse qu’on la prive d’un symbole.

Sincura Group, une société de services de luxe, est une nouvelle fois à l’origine de ce détachement et de l’organisation de la vente du pan de mur. Cette société agirait pour le compte des propriétaires immobiliers, qui n’ont pas voulu dévoiler leur identité pour le cas présent.

Par l’intermédiaire de son site Internet, Sincura Group déclare que l’œuvre aurait été prélevée à la demande des propriétaires du bâtiment afin de la « sauver de la destruction et de la restaurer pour qu’elle retrouve sa gloire d’antan ». Elle sera probablement vendue aux enchères au printemps 2014. Les bénéfices qui en seront tirés reviendraient à une association caritative dédiée aux enfants handicapés du quartier.

Aussi charitable soit l’intention de cette vente, il n’en reste pas moins que ce détournement soulève des questions complexes, et n’est moralement pas tenable face à la volonté de l’artiste qui a choisi la rue comme terrain d’action. Le street art, souvent à la limite de la légalité, est un art qui s’offre à la rue et au public anonyme qui l’arpente. Il connaît un traitement différent selon que l’artiste est coté ou non : on crie au vandalisme pour une majorité de graffitis, mais lorsque l’artiste est reconnu, on n’hésite pas à arracher un bout de façade pour en subtiliser l’œuvre et en tirer un bénéfice.

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