Quatre candélabres Louis XVI adjugés 1,2 million d’euros chez PIASA

Ces candélabres aux sirènes, d’1 mètre 45 de haut, datés vers 1785, ont été adjugés 950 000 euros au marteau. C’est en dessous de leur estimation initiale située autour de 1,5 million d’euros. Selon l’expert Pierre-François Dayot « dans le domaine du mobilier et des objets d’art, les enchères aux alentours d’1 million sont rares et constituent généralement des enchères maximales. C’est bien que le XVIIIe obtienne des résultats de cet ordre, dans un marché qui est plutôt difficile actuellement ».

Bénéficiant d’une attribution ancienne au bronzier Pierre Gouthière, l’expert s’est finalement ravisé pour les attribuer à François Rémond (1747-1812). Ce qui au final ne change rien au niveau de la qualité et du prix des œuvres, les deux artisans étant au sommet.

Leur monumentalité aurait pu être un défaut : compte-tenu de leur hauteur, et pour mettre les 4 dans la même pièce, il faut habiter un palais. « Ce ne sont pas des objets pour tout le monde ! », souligne l’expert. Manifestement, ceci n’a pas constitué un obstacle pour l’acheteur resté anonyme.

Acquis par l’antiquaire parisien Jacques Seligmann en 1896 à la vente Dreyfus-Gonzalès, ils n’avaient pas quitté la famille jusqu’à leur legs par Françoise Seligmann à la Fondation Seligmann (qui lutte contre le racisme). Renaud César Louis de Choiseul (1735-1791), second duc de Praslin, les avait achetés en 1784, très probablement auprès du bronzier François Remond par l’intermédiaire du marchand-mercier Daguerre. A sa disparition, ils intègrent la collection du marquis de la Grange, puis celle du duc de Hamilton lors de la prestigieuse vente de Hamilton Palace en 1882.

De la même collection, un microscope en bronze doré attribué à Pierre Gouthière a été vendu 620 140 euros.