Un manuscrit du Coran retiré d'une vente chez Osenat

Par Marie Potard · lejournaldesarts.fr

Le 7 juin 2013 - 339 mots

FONTAINEBLEAU [07.06.13] - La maison de ventes Osenat a annoncé sa décision de retirer de sa vente du 9 juin, un manuscrit de début de Coran rapporté du Caire par Napoléon Bonaparte, en raison de « l'émotion » qu’elle a provoqué en Egypte.

« Sensible à l’émotion suscitée par la vente » de ce manuscrit et « après des échanges amicaux avec l’ambassade d’Egypte à Paris, Jean-Pierre Osenat a décidé de retirer ce manuscrit de sa vente de Souvenirs Historiques à Fontainebleau ce week-end », a indiqué la société dans un communiqué.

Le manuscrit reproduisant les premières sourates du Coran provient de la mosquée Al-Azhar du Caire. Il a été sauvé des flammes en 1798 par Jean-Joseph Marcel, imprimeur membre de la campagne d’Egypte menée par Bonaparte, lors de la révolte du Caire contre les français. En représailles et parce que les révoltés y avaient installé leur quartier général, ordre est donné au général Bon de saccager la mosquée. Composé de 47 pages, en arabe, le document était estimé 10 000 à 15 000 euros.

« C’est en mon âme et conscience et dans une démarche intellectuelle tout à fait indépendante que j’ai décidé de retirer ce manuscrit de la vente, notamment lorsque j’ai compris les proportions que prenait cette affaire dans le monde arabe et la forte mobilisation derrière le Sheikh El Tayyeb, le Grand Imam de la mosquée Al Azhar au Caire, qui a saisi toutes les autorités y compris l’UNESCO. Je n’ai subi de pression de personne. Je vends des souvenirs historiques depuis une quinzaine d’années et c’est une matière qui ne se vend pas comme une commode ou un tableau. Je connais la valeur du symbole que peut renfermer un tel objet et je suis respectueux de l’identité d’un pays », commente Jean-Pierre Osenat, joint par téléphone.

« Aujourd’hui, je me refuse à envisager quoique ce soit, je ne maitrise plus cette affaire et les évènements me dépassent. Voyons avec les autorités comment cette affaire peut être réglée entre la France et l’Egypte », conclut-il.

Légende photo

Jacques Louis DAVID (1748 1825), d'après Ecole Francaise du XIXe siecle - Ebauche de portrait de Napoleon Bonaparte representé en officier général à l'armée d'Italie vers 1797- 1798. Huile sur toile Cadre en bois dore. Estimation 6 000 / 8 000 euros - vente du 9 juin 2013 - SVV Osénat

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