Collection Landau : son œil a su séduire les amateurs

Par Marie Potard · lejournaldesarts.fr

Le 11 avril 2013 - 531 mots

PARIS [11.04.13] – Avec un résultat de 2,2 millions d’euros hors frais, juste en dessous de l’estimation basse fixée à 2,4 millions d’euros, la renommée de Nicolas Landau produit encore de l’effet, mais il y a eu un peu de casse avec 30 % d’invendus.

Le nom du célèbre antiquaire, Nicolas Landau, disparu à la fin des années 70, souvent méconnu de la jeune génération, jugé pour certains « mythique », fait encore vibrer quelques amateurs. Dans une salle à moitié vide mais avec beaucoup de téléphones, même si ce n’était pas forcément le meilleur de la collection Landau, son style et son goût éclectique, sa passion des objets de culture et d’époque différents qui ont façonnés sa renommée, ont été reconnus par le marché.

« Cette vente est plutôt un succès, parce - qu’on a pu nous opposer que le goût de Nicolas Landau était un goût daté. Or il n’en est rien. C’est un beau résultat dans un secteur assez contrasté. Les ventes de collection restent un moyen très efficace pour vendre des secteurs plus difficiles. Ce type de vente est toujours un peu un pari, mais on était aidé par un beau nom », commente Pierre Mothes, vice-président de Sotheby’s France. Cependant, une centaine de lots sont restés invendus sur les 353 proposés à la vente, dont beaucoup de petits lots. « Ce sont surtout les objets qui expriment la quintessence du goût Landau qui ont bien marché », poursuit Pierre Mothes. Il faut dire qu’une série d’objets, pris isolément, n’attiraient pas vraiment l’œil. Seul Nicolas Landau savait les sublimer. Pour ce dénicheur et assembleur d’objets, un objet « se détermine en fonction de la présence d’un autre… il ne se révèle jamais livré à lui-même » (La Vie française du 12 juillet 1968). Quant aux vitrines recréées pour l’occasion par le décorateur Axel Vervoordt, à la manière de Nicolas Landau et en son hommage, contenant des objets divers ayant appartenu à l’antiquaire, leurs estimations attractives a payé : sur les 8, 6 ont été acquises. La plus disputée, L’œil de Nicolas, a été adjugée 11 000 euros hors frais (est.5 à 8 000 euros).

La meilleure enchère de la vacation a récompensé une pièce emblématique de la collection, un Silène debout tenant l’enfant Dyonisos, formant pied de table en gauwacke, Egypte romaine, Ier ou IIe siècle après J-C. Estimée 30 à 50 000 euros, elle s’est envolée à 145 500 euros. L’astrolabe marocain du XVIIIe siècle a été adjugé 121 500 euros pour une estimation de 50 à 70 000 euros. Autres œuvres iconiques de la collection, les sculptures en bronze, en particulier un cheval écorché, Rome, vers 1795, d’après un modèle de Luigi Valadier (1726-1785), la fonte réalisée par Francesco Righetti (1749-1815), vendu 121 500 euros (est.50 à 80 000 euros) et une statue d’Atlas portant une sphère armillaire, Allemagne XVIe siècle et Italie XVIIe siècle, acquise 55 500 euros (est.15 à 20 000 euros). Pour Nicolas Kugel, « la vente s’est bien passée. Ces objets d’art étaient pour la plupart de petits objets, contrairement à la grande décoration. J’espère qu’ils trouveront leur chemin dans des collections très diverses et auront une vie avec d’autres objets ».

Légendes photos

Vente collection de Nicolas Landau et Jacqueline Goldman - 8 et 9 avril 2013 - Sotheby's Paris

Astrolabe par Ahmad ibn Muhammad ibn Ibrahim - signé et daté 1123 de l’hégire, maroc, fez, 1711-12 - Estimation: 50.000 - 70.000 € - Vendu 121.500 €

Pied de table en grauwacke, Egypte romaine Ier ou IIe siècle après J.-C, formant Silène debout tenant l'enfant Dionysos par le bras gauche et un masque de théâtre par le bras droit - Haut. 58 cm - Estimation: 30.000 - 50.000 € - Vendu 145.500 €

Sources et courtesy photos Sotheby's 

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