Ventes aux enchères

Une vente inédite d’art grec du XXe en France

Par Marie Potard · lejournaldesarts.fr

Le 20 novembre 2012 - 546 mots

PARIS [20.11.12] - Le 26 novembre 2012, Piasa organise pour la première fois en France une vente d’art grec du XXe siècle, au travers de 180 lots réunissant des artistes grecs venus s’installer à Paris à partir des années 40.

Estimées 1 million et demi d’euros, les œuvres en provenance d’importantes collections privées françaises et grecques sont dispersées à l’Hôtel Drouot à Paris. Elles témoignent d’un réel échange artistique entre la France et la Grèce. Selon Dimitri Joannidès, consultant en art grec du XXe, « c’est une école encore mal connue et sous-cotée, même si certains des artistes présentés sont déjà des vedettes ».

Parmi ces derniers, un ensemble d’œuvres d’Alecos Fassianos, dominées par la toile du Cycliste à la cravate (est. 35 à 45 000 euros). Peinte en 1985, elle est un aboutissement de ses premières créations, telles le Personnage au chapeau, réalisé en 1963 au cours de son premier séjour parisien (est. 20 à 30 000 euros). Tout aussi fameux, Vassilakis Takis propose une pièce unique en acier, Triple signal (est. 45 à 65 000 euros), et Costa Coulentianos un Acrobate en bronze d’une forte puissance évocatrice (est. 60 à 70 000 euros). Citons encore Gaïtis avec Les Grandes espérances, l’un des sujets qui l’a rendu célèbre, composé de personnages portant chapeaux et vêtements à rayures (est. 12 à 18 000 euros).

Ces peintres et sculpteurs de renommée servent de locomotive pour accrocher des artistes moins connus, que Piasa espère faire découvrir. Comme Constantin Macris avec sa Composition de 1958 (est. 2 à 3 000 euros) qui se rapproche du travail de Nicolas de Staël. Ou Xaris Voyatis dont le tableau Le Prisonnier (est. 6 à 8 000 euros) est historique puisqu’il traite du sort des intellectuels emprisonnés lors de la junte des colonels en 1967 en Grèce.

Quelque que soit l’œuvre ou l’estimation, tous les artistes ont été mis sur un même plan au sein du catalogue édité pour l’occasion en version bilingue français/grec : chacun y a sa biographie et chaque tableau est replacé dans son contexte.

C’est sous l’impulsion de James Fattori, commissaire-priseur, et de Dimitri Joannidès, que Piasa a souhaité rappeler la contribution des artistes grecs à l’art du XXe siècle. « Nous trouvions dommage que ces ventes d’art grec soient cantonnées à Londres alors que ces artistes n’y sont jamais allés. Ils ont vécu ou vivent encore à Paris », souligne François de Malafosse, responsable de la vente. Dès l’entre-deux guerres, la France a en effet mené une politique d’attraction culturelle : elle a proposé de nouvelles conditions de création et a facilité la venue de jeunes artistes et intellectuels grecs pour leur permettre de poursuivre leur apprentissage.

« Cette vente raconte l’histoire de ces artistes venus en France. Plus qu’une vente, c’est une sorte de rétrospective de cet art mixte entre ces deux pays », précise François de Malafosse qui ajoute « Piasa veut défendre cet art, hélas absent en France, et donner une autre image de la Grèce en cette période économiquement difficile ».

« Art grec du XXe siècle »

Exposition à l'Hôtel Drouot le samedi 24 novembre de 11h à 18h et le lundi 26 novembre de 11h à 12h.

Vente le 26 novembre à 14h à l’Hôtel Drouot (salles 1 et 7) - www.piasa.fr

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Catalogue de la vente "Art Grec du XXe siècle" chez Piasa - 26 novembre 2012 - Courtesy www.piasa.fr

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