Une exposition à Bagdad loue la « modestie » de la famille royale irakienne

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 9 octobre 2012 - 426 mots

BAGDAD (IRAK) [09.10.12] – Au centre culturel de Bagdad, une exposition met à l’honneur la famille royale irakienne violentée lors du coup d’Etat de 1958. Les pièces exposées, ayant appartenu à celle-ci, témoignent de l’âge d’or d’une monarchie loin du faste, tout en « modestie ».

La logique voudrait que les véhicules exposés dans la cour du centre culturel de la rue Moutanabi en bord du Tigre, annoncent la tonalité de l’exposition logée en son sein : l’extraordinaire richesse de la famille royale irakienne qui régna de 1921 à 1958. Une Mercedes argentée à l’allure futuriste, offerte par Hitler au roi Ghazi Ier, côtoie une Rolls-Royce noire laquelle fut offerte au même souverain par l’homme d’affaires irakien Mahmoud al-Biniya. A l’arrière, de part et d’autre du bassin dessinant la cour, deux calèches princières – offertes à Fayçal II par la maison royale britannique - leur emboîtent le pas.

A contre-pied de ces frivolités apparentes, l’exposition révèle une toute autre réalité : la « simplicité » du train de vie de la famille royale. En témoignent les quelques clichés présentés. Ici, Fayçal Ier se veut proche de son peuple. Là, son petit-fils Fayçal II prend plaisir à une simple partie de tennis. Plus loin, quelques dessins de voitures et d’avions ramènent à ses années d’insouciance. Ainsi de tous ces objets, se dégage une même intention : il s’agit de prouver que « la famille royale … vivait de façon simple et modeste », précise l’historien Adil al-Ardaoui. Un visiteur anonyme confirme ses propos : le roi Fayçal II – dont il dit avoir vécu le couronnement en 1939 – était un roi « modeste qui aimait son peuple ».

Aujourd’hui, de nombreux irakiens – à l’instar de ce conducteur de bus à la retraite - disent regretter la « vie calme » de cet « âge d’or » monarchique. Et Ali al-Toulaibaoui, professeur de l’université de Bagdad, d’abonder dans ce sens : « Un roi soucieux des droits de son peuple, qui met en place un parlement, c'était quelque chose de nouveau pour les Irakiens à l'époque. Après la mort du roi et l'avènement de la République, l'Irak n'a connu que des guerres et des catastrophes. »

Aujourd’hui, sur fond de crise politique, le pays peine toujours à se relever des conflits du dernier quart du siècle passé. De la guerre menée contre son voisin iranien entre 1980 et 1988 à l’invasion américaine sur son propre sol en 2003 - concourant à la chute de Saddam Hussein – l’Irak s’enlise toujours un peu plus dans ses violences.

Légende photo

Ghazi Ier, roi d'Iraq de 1933 à 1939 - source Wikimedia

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