Sotheby’s, un premier semestre décevant mais pas alarmant

Par Marie Flambard · lejournaldesarts.fr

Le 20 août 2012 - 540 mots

NEW YORK (ETATS-UNIS) [20.08.2012] - Avec des résultats en baisse pour le premier semestre 2012, Sotheby’s ne retrouve pas l’euphorie connue en 2011.

Malgré le succès des ventes d’Art Moderne et Contemporain en mai dernier, marquées par le record historique réalisé avec le   Cri  de Munch parti pour 119,9 millions d’euros, les résultats du premier semestre 2012 annoncés par Sotheby’s sont décevants. Le bénéfice net de la maison de vente, qui s’élève à 74,7 millions de dollars, accuse une baisse de 42 % par rapport à la période équivalente de 2011. Ce résultat est la conséquence d’un recul des recettes liées aux ventes publiques. Fin juillet 2012, le CA global des ventes est de 2,5 milliards de dollars tandis que l’année dernière, à la même période, il était de plus de 3 milliards de dollars, soit une baisse de 16,7 %.

Ces résultats « reflètent l’économie mondiale » selon Bill Ruprecht, PDG de Sotheby’s, qui reste cependant optimiste et affirme que « la demande et les prix restent solides ». D’autre part, la comparaison avec l’année précédente doit être relativisée. 2011 a été une année exceptionnelle pour le marché de l’art en grande partie grâce au dynamisme de la Chine.

Le volume d’affaires réalisé à Hong Kong durant les six premiers mois de l’exercice fiscal 2012 est en nette baisse. Sotheby’s accuse une chute de plus de 41 % de ses ventes avec un chiffre d’affaires de 321 millions de dollars à fin juillet 2012 contre 548 millions de dollars l’année dernière à la même date. Selon le Wall Street Journal, les collectionneurs chinois seraient devenus plus frileux en raison de la morosité économique et leurs achats seraient désormais plus réfléchis.

Bill Ruprecht explique en outre le ralentissement par la baisse significative des ventes de collections particulières proposées par Sotheby’s en 2012. Ce qui n’a pas été le cas pour sa concurrente Christie’s qui affiche un résultat semestriel beaucoup plus favorable puisque ses ventes ont progressé de 13 % par rapport à l’année dernière. (Christie’s n’étant pas une société cotée, communique ce qu’elle veut bien communiquer, à l’inverse de Sotheby’s).

C’est principalement sur le haut de gamme que les maisons de ventes se livrent une bataille acharnée. Observateurs et acteurs du marché arrivent aujourd’hui à la même conclusion : dans le contexte économique actuel, les investisseurs et collectionneurs ne prennent pas de risques et préfèrent investir des sommes importantes pour acquérir des « valeurs sûres ». Alors que le taux d’invendus pour les œuvres de seconde catégorie est important, le marché des chefs-d’œuvre est actuellement très prospère. La concurrence entre les maisons de vente est donc particulièrement rude sur ce segment, les obligeant à réduire leurs commissions. La direction de Sotheby’s fait état d’une baisse d’environ 1 point des marges sur les commissions par rapport à l’année dernière.

Ce manque à gagner est partiellement compensé par les recettes des ventes privées, de gré à gré, en augmentation de 9 % par rapport à l’année précédente. La branche « services financiers » développée par la maison de vente affiche, elle aussi, une croissance.

L’action Sotheby’s a néanmoins progressé de 18 % depuis l’annonce des résultats trimestriels et s’échangeait le 17 août 2012 autour de 33,46 $, sans compenser la perte de 17 % depuis son plus haut de l’année.

Légende photo

Sotheby's - New Bond Street - London - © Photo Claus Hoppe - 2006 - Licence CC BY-SA 3.0

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