Grèce : la crise entraîne l’annulation de la foire Art Athina

Par Doriane Lacroix Tsarantanis · lejournaldesarts.fr

Le 16 mai 2012 - 368 mots

ATHENES (GRECE) [15.05.12] – Les organisateurs de la foire internationale d’art contemporain d’Athènes ont décidé d’annuler l’événement, évoquant comme raison principale les difficultés économiques que traverse la Grèce. D’après le journal TO BHMA, cette décision serait un indicateur de la gravité de la situation, étant donné qu’Art Athina constitue une sorte de « baromètre du marché de l’art ».

La 17e édition d’Art Athina s’était tenue du 12 au 15 mai 2011 et avait rassemblé 58 exposants internationaux, venus de neuf pays. Lancée en 1993 par l'Association hellénique des galeries d'art, la foire internationale d’art contemporain semblait prometteuse, Larry Gagosian ayant même ouvert une galerie à Athènes en 2009. La crise n’aura finalement pas épargné le marché de l’art. D’après le journal TO BHMA l’édition 2012 n’aura pas lieu et l’avenir de l’institution semblerait incertain. Alexandros Stanas, directeur d’Art Athina depuis 2009, a quant à lui récemment déclaré au Financial Times que : « Art Athina réévalue sa stratégie en tenant compte des dernières difficultés économiques et de la situation dans le pays en général ».

Ainsi que l’explique Vlassis Frissiras, collectionneur et propriétaire du Musée Frissiras, « collectionner des œuvres relève du luxe et l’effondrement du système financier a calmé l’engouement des collectionneurs ». Il ajoute qu’ « un grand nombre [de galeries] est sur le point de fermer ». Ileana Tounta, propriétaire du Centre d’art contemporain Ileana Tounta, précise que dans un tel contexte, seul ceux qui bénéficient d’une reconnaissance internationale peuvent éventuellement survivre. De nombreux collectionneurs achètent des œuvres en guise de placement, privilégiant les artistes déjà reconnus. Elle regrette qu’il soit « difficile de promouvoir les artistes grecs à l'étranger », et de manière générale, que « l’art moderne et contemporain grec » y soit si peu connu, à une époque où la dimension internationale est essentielle.

Sur une note plus positive, la galeriste Daphni Zouboulaki attire l’attention sur les œuvres elles-mêmes, qu’elle estime plus créatives, la production étant plus essentielle, et ajoute que la fréquentation des vernissages et autres événements artistiques aurait beaucoup augmenté. Néanmoins pour Kostas Varotsos, sculpteur, les jeunes artistes sont bien les grands perdants, puisque les collectionneurs, plus prudents dans ce contexte de crise, préfèrent ne plus prendre de risques.

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