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Rambouillet rouvre ses portes

Par Isabelle Manca · Le Journal des Arts

Le 18 octobre 2017 - 545 mots

La grande campagne de travaux de restauration du château a enfin pris fin.

Rambouillet (Yvelines). Il y avait foule dans la navette presse qui reliait Paris à Rambouillet pour la réouverture en septembre du château et l’inauguration du nouvel aménagement de sa grande salle à manger, évocation du G6 de 1975. Parmi les journalistes, beaucoup visitaient le monument pour la première fois. Car, malgré son intérêt architectural, le site demeure relativement confidentiel en raison de son histoire complexe. Demeure royale, impériale, puis présidentielle, Rambouillet n’est en effet réellement ouvert à la visite que depuis 2009 ; et ceci en partie seulement. Jadis résidence des présidents de la République, avant que Nicolas Sarkozy ne l’échange contre le pavillon de la Lanterne à Versailles – le fief alors du Premier ministre –, le château abrite encore des appartements réservés au locataire de Matignon, mais aussi aux chefs d’État étrangers. Si ce statut particulier explique sa faible notoriété, l’état de conservation du monument en était l’autre raison. Les travaux qui viennent de s’achever sont en effet les plus importants entrepris depuis un demi-siècle. Ce chantier d’une durée de deux ans et demi et d’un montant de 5,5 millions d’euros a été mené sous la direction de Gabor Mester de Parajd (architecte en chef des Monuments historiques) et financé par le Centre des monuments nationaux (CMN).

Portant sur l’intégralité du clos et du couvert, les travaux avaient pour vocation de remédier à plusieurs désordres. Les couvertures en ardoise totalement vétustes ont ainsi été refaites à l’identique, tandis que les combles ont été isolés. Les façades et les menuiseries ont également été restaurées afin de mettre un terme aux infiltrations. En cours de route, les travaux se sont révélés plus lourds que prévus. « De graves problèmes structurels ont été découverts et ont nécessité des travaux de consolidation, explique l’administrateur du site, Laurent Mortier. Ce chantier fondamental marque aussi un changement de philosophie. Car au cours du XXe siècle, il s’agissait surtout de réparer le plus rapidement possible pour garantir la fonction de résidence ; ce qui a parfois donné lieu à des réparations cosmétiques. » Cette fois, en revanche, l’ensemble du bâtiment a été traité et son allure générale a été harmonisée dans le respect d’un état historique cohérent.
 

Un statut atypique

L’autre enjeu était d’améliorer les conditions de conservation des espaces intérieurs, en attente de restauration. Notamment de l’appartement d’apparat pourvu de superbes boiseries rocaille, très probablement réalisées par Jacques Verberckt. « À l’avenir, il faudra envisager d’importants travaux portant sur les décors intérieurs, précise Philippe Bélaval, président du CMN. Là encore il faudra prévoir [un budget de] plusieurs millions d’euros. » Si ce chantier n’est pas à l’ordre du jour, c’est en partie à cause du statut atypique du château, qui nuit à sa visibilité et complique l’exploitation du site et la planification des travaux. Or, le moins que l’on puisse dire, c’est que Rambouillet n’est pas plébiscité par les chefs de gouvernement, puisque aucun n’y a séjourné depuis Jean-Marc Ayrault. Ni d’ailleurs par les hôtes étrangers, le dernier en date étant Vladimir Poutine, en 2009. Si la question du maintien de cette activité n’a pas été tranchée lors de l’ouverture du monument, il y a huit ans, c’est de façon tout à fait légitime qu’elle se pose aujourd’hui.

 

 

Château, Laiterie de la reine et Chaumière aux coquillages,
Domaine national de Rambouillet, 78120 Rambouillet.

 

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°487 du 20 octobre 2017, avec le titre suivant : Rambouillet rouvre ses portes

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