États-Unis - Art contemporain - Justice

Peter Doig se défend d’être l’auteur d’une œuvre

Par Nathalie Eggs · lejournaldesarts.fr

Le 11 août 2016 - 388 mots

CHICAGO (ETATS-UNIS) [11.08.16] – Peter Doig est poursuivi devant les tribunaux de Chicago par un homme détenant une toile qu’il prétend être du peintre britannique. L’artiste réfute et devra prouver qu’il n’en est pas l’auteur.

Peter Doig © Photo Honkadori - 2010
Peter Doig
Photo Honkadori, 2010

The New York Times qualifie l’histoire « d’étrange » : Peter Doig était devant les tribunaux de Chicago lundi 8 août pour prouver qu’il n’est pas l’auteur d’une toile achetée en 1976 par un certain Robert Fletcher. Selon ce dernier, le tableau, représentant un paysage désertique, a été réalisé par l’artiste alors qu’il purgeait une peine dans un centre de détention au Canada.

Il demande 5 millions de dollars de dommages et intérêts ainsi qu’un document authentifiant le tableau. Peter Bartlow, marchand d’art à Chicago qui a rejoint la partie demanderesse, affirme que l’acrylique présente des caractéristiques propres aux paysages peints par Peter Doig au début de sa carrière. Pour les avocats de Peter Doig, il s’agit de « techniques d’intimidation » et de « demande d’argent », alors même qu’aucun document ou témoignage montrant que l’artiste a peint ou n’a pas peint ce tableau n’a été fourni.

Signée « Pete Doige 76 », la toile aurait été repérée il y a cinq ans chez Robert Fletcher par un ami qui lui aurait signalé la renommée du peintre. Le plaignant a expliqué avoir connu M. Doig dans les années 1970, alors que l’artiste fréquentait l’université Lakehead d’Ontario au Canada, puis plus tard, alors qu’il travaillait dans un centre de détention au Canada et que le peintre y était interné. M. Doig aurait alors créé l’œuvre pendant sa période de détention et la lui aurait vendue pour 100 $.

Or, Peter Doig, dont les œuvres atteignent désormais des dizaines de millions de dollars aux enchères, ne reconnait pas ce tableau. Né en 1959 à Edimbourg, il a déménagé au Canada en 1966 mais a affirmé qu’à cette époque il vivait avec ses parents à Toronto et a assuré n’avoir jamais mis les pieds, ni à l’université Lakehead, ni au centre de détention (Thunder Bay Correctional Center). En revanche, ses avocats auraient identifié un homme, Peter Edward Doige, décédé en 2012. Sa sœur Marilyn Doige Bovard a pu confirmer qu’il avait fréquenté autant l’université Lakehead que le Thunder Bay Correctional Center et qu’il peignait. Le verdict devrait être prononcé au terme de cette semaine de témoignages.

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