Saint Ferréol de Becquet

Par Bertrand Dumas · L'ŒIL

Le 28 mars 2019 - 413 mots

Dans les espaces rénovés du Musée des beaux-arts de Besançon se distingue cette étonnante sculpture de Just Becquet, entrée récemment dans les collections.
4 000 €
Réapparu en vente publique en juin 2017, le buste de saint Ferréolest acquis par la Galerie Nicolas Vanneste (Paris) qui le cède à son tour au Musée des beaux-arts de Besançon en septembre 2018 pour la somme de 4 000 euros. Quelques semaines plus tard, l’œuvre fait l’admiration du public venu nombreux admirer le musée magnifiquement rénové après quatre années de fermeture.
Salon de 1903
« Parmi les figures isolées qui échappent à l’espèce de classification que nous avons tentée de la sculpture, il y aura encore à mentionner le chef de saint Ferréol, vigoureuse terre cuite de M. Just Becquet. » C’est en ces termes que les critiques Maurice Hamel et Arsène Alexandre signalent l’œuvre exposée à Paris, au Salon de 1903.
Céphalophore
Comme son frère Ferjeux, décapité le même jour, Ferréol se relève, prend sa tête entre ses mains et se met à marcher jusqu’au lieu de sa sépulture. Depuis ce jour, ils comptent parmi les saints céphalophores de l’hagiographie chrétienne. Autre attribut de saint Ferréol, la mitre qui le coiffe rappelle qu’il fut le premier évêque de Besançon.
Saint Ferréol
Cette acquisition par le musée est en lien direct avec l’histoire locale puisque saint Ferréol est, avec son frère Ferjeux, l’un des deux saints patrons de la ville de Besançon. Au VIe siècle, Grégoire de Tours, dans son Histoire des Francs, considère Ferréol et Ferjeux comme les deux fondateurs de la première église de Besançon et les premiers évangélisateurs de la Franche-Comté. En 180, les deux frères choisissent une grotte pour abriter leurs prédications. Celles-ci finissent par attirer les représailles du gouverneur romain Claude qui les condamne, en 212, à la décapitation pour trouble à l’ordre public.
Just Becquet
Né à Besançon en 1829, Just Becquet rejoint vers 1850 l’atelier parisien du sculpteur François Rude. En 1853, il expose pour la première fois au Salon où il adressera régulièrement ses œuvres jusqu’à son décès en 1907. Bien que menant une carrière parisienne, il a laissé de nombreux témoignages de son art dans sa ville natale, dont le plus emblématique est le monument à Victor Hugo situé square Granvelle. Mais qui se souvient aujourd’hui du nom de son auteur ? Bien peu de monde en vérité, même à Besançon. Un oubli que tentera de réparer le musée municipal en consacrant au sculpteur une exposition monographique du 29 juin au 14 octobre 2019.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°722 du 1 avril 2019, avec le titre suivant : Saint Ferréol de Becquet

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