Robert-Fleury - Sujet tiré de l’enfance de Ribera

Par Bertrand Dumas · L'ŒIL

Le 22 septembre 2015 - 381 mots

Le Musée d’art et d’histoire de Langres enrichit sa collection de peintures
du XIXe siècle relatives à la représentation des grands artistes du passé par l’acquisition d’une scène inspirée de l’enfance de Ribera.

1838
La toile est contemporaine de l’ouverture de la « Galerie espagnole » de Louis-Philippe inaugurée au Louvre le 7 janvier 1838. Cet événement fait découvrir l’art hispanique aux artistes français, qui s’en inspirent.

Robert-Fleury
Peintre romantique, Joseph Nicolas Robert-Fleury, né à Cologne en 1797, mène une brillante carrière parisienne qui le conduit de l’Institut, en 1850, à la direction de l’Académie des beaux-arts, en 1864. L’année suivante, cet ancien élève d’Horace Vernet et de Girodet devient directeur de l’Académie de France à Rome. Il meurt à Paris en 1890, laissant un fils, Tony Robert-Fleury, lui-même peintre talentueux. 

Anachronisme
Jusepe de Ribera, né en 1591, quitta l’Espagne pour venir se former à Rome dès 1606-1607. La scène peinte par Robert-Fleury se réfère à l’époque où l’artiste, alors âgé d’une quinzaine d’années, s’exerce au dessin, ici sur le parvis d’une église romaine. La feuille exposée esquisse la composition du Martyre de saint Barthélémy, tableau peint par Ribera, en réalité bien plus tard en 1644, à Naples. L’anachronisme aujourd’hui décelé ne pouvait l’être en 1838, quand les connaissances sur l’artiste espagnol étaient encore
au stade embryonnaire.

30 000 €
Soit le prix négocié auprès de la Galerie Ana Chiclana (Madrid et Paris), qui avait dévoilé l’œuvre à la Biennale des antiquaires de Paris, en 2012. Un achat possible grâce à la contribution financière du Fonds du patrimoine (50 %), de la région Champagne-Ardenne et de la Ville de Langres.

Les Vies
Au Salon de 1840, Robert-Fleury adresse huit tableaux, dont celui-ci, exposé sous le titre Sujet tiré de l’enfance de Ribera ou Le Jeune Ribera entouré de membres du clergé, d’un mendiant et de deux enfants. Une autre toile est consacrée à la vie de Murillo, signe supplémentaire que les peintres du Siècle d’or sont à la mode. En réalité, cet engouement s’étend à tous les grands maîtres de l’histoire de l’art européen, un des thèmes favoris de la peinture romantique (1830-1850), illustrée au Musée de Langres par un Fra Angelico en prière de Michel Dumas (1812-1885), également acquis en 2015, cette fois auprès de la galerie parisienne La Nouvelle Athènes.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°683 du 1 octobre 2015, avec le titre suivant : Robert-Fleury - Sujet tiré de l’enfance de Ribera

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