Ratton-Hourdé aux couleurs Baoulé

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 28 juin 2002 - 337 mots

Jusqu’au 31 juillet, la galerie Ratton-Hourdé présente la collection de Marceau Rivière, riche de plusieurs objets Baoulé de Côte d’Ivoire.

PARIS - Après trois expositions consacrées aux objets d’art Téké, Kongo Bembé puis Ty-Wara, provenant de la collection R. Lehuard, la galerie Ratton-Hourdé, à Paris, permet de découvrir des masques, statuettes, poulies de métier à tisser, marteaux à musique, porte de grenier à mil, cannes cérémonielles ou boîtes de divination, de l’art des Baoulé, la plus grande ethnie de Côte d’Ivoire. Dans la langue vernaculaire, baoulé signifie “enfant mort”, car la reine Pokou établit au XVIIIe siècle le royaume Baoulé par le sacrifice de son propre fils. Toutes les pièces proviennent de la collection Marceau Rivière, commencée en Afrique il y a trente ans et complétée par la suite auprès de grands marchands parisiens – Duperrier, Rasmussen, Ratton. À l’image du Bona Amuen, qui épouse la forme et la force d’un buffle, ou du Goli, les masques étaient portés uniquement par des hommes, lors de fêtes célébrant les moissons, des noces ou des funérailles. Un masque anthropozoomorphe Kran Pre, un lunaire Mblo, un portrait de femme Kpam ou encore un Goli Glen, le plus important et le plus redouté des masques dans le culte Goli, sont également exposés. Les statuettes Bloblobla sont les gardiennes des esprits ou les représentantes de l’époux mythique de l’au-delà, tandis que les statuettes simiesques, nommées Amuan, étaient généralement érigées à l’entrée du village pour en assurer la protection. La galerie donne à voir bon nombre de ces impressionnants objets aux pouvoirs magiques, dont certains sont élaborés avec de véritables crânes d’animaux. De petits masques et plaques ornementales en or, finement ciselés, font aussi partie de l’exposition. Les différents objets de la vie domestique mettent en évidence la présence de l’art à tous les moments de la vie des Baoulé.

- L’ART BAOULÉ DE CÔTE D’IVOIRE, jusqu’au 31 juillet, galerie d’arts primitifs Ratton-Hourdé, 10 rue des Beaux-Arts, 75006 Paris, tél. 01 46 33 32 02, tlj sauf dimanche et lundi, 11h-13h et 14h-19h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°152 du 28 juin 2002, avec le titre suivant : Ratton-Hourdé aux couleurs Baoulé

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