Restauration

Marseille aura son Centre interrégional

La Ville a offert l’ancien bâtiment de la Seita

Le Journal des Arts

Le 1 janvier 1995 - 501 mots

Un plan national du ministère de la Culture préconise la création, en région parisienne, d’un Centre national regroupant les besoins en conservation-restauration de ses différentes directions : direction des Musées de France, direction du Patrimoine et celle des Archives de France. Ces différents secteurs travaillaient jusqu’ici séparément. Le Centre national souhaiterait rapprocher ateliers de restauration et laboratoires de recherches. Dans le même temps, l’État veut mettre en place des pôles interrégionaux. Doté des moyens scientifiques, logistiques et techniques, Marseille sera le premier de ce type.

MARSEILLE - En juillet dernier, la Ville a décidé d’installer le nouveau Centre de restauration dans l’ancien bâtiment de la Seita qu’elle a acquis. Situé dans le quartier de la Belle de Mai, il fera partie du plan d’aménagement Vieux-Port-Saint-Charles. La municipalité met à la disposition de l’État les locaux où s’installera le secteur laboratoire. Elle prend à sa charge les ateliers de restauration.

Un modeste atelier
La Ville devient alors partenaire, avec l’État, la Drac et la DMF (Direction des Musées de France), dans la création d’un Centre de restauration délocalisé qui pourrait prendre la forme d’un GIP (Groupement d’Intérêt Public). Ce sera l’aboutissement d’un projet né en 1990, visant à élargir et rendre plus performant le modeste atelier "décentralisé" qui essayait de prendre en charge et de gérer au quotidien les problèmes de restauration de Marseille.

Un tel centre interrégional devrait permettre non seulement d’éviter de longs et délicats transports des œuvres mais aussi d’assurer des mesures préventives de protection.

Les travaux d’aménagement, qui ont débuté en novembre, prévoient l’occupation des locaux en mars-avril. Outre le Centre de restauration, le bâtiment, d’une surface de plus de 13 500 m2, abritera les réserves des Musées de Marseille.

Conservateur en chef du Patri­moine, Elisabeth Mognetti est chargée de la mise en place du nouveau centre. Assistante de Gilberte Emile Mâle, de 1973 à 1976, au service de Restauration des peintures du Musée du Louvre, elle a participé à la campagne de restauration des panneaux italiens des XIVe et XVe siècles du Musée du Petit Palais d’Avignon. Elle en fut le premier conservateur, avant d’être nommée à la tête du Musée des beaux-arts de Marseille.

D’assisté à partenaire
À Marseille, le Centre interrégional associera conservateurs, restaurateurs ainsi qu’une équipe de spécialistes chargés de l’analyse scientifique et de la documentation. Mais la responsabilité des décisions incombera au conservateur-directeur. Les scientifiques du laboratoire, personnel de l’État, seront délocalisés. Les restaurateurs seront indépendants et de statut libéral (cf. JdA N° 2 avril 1994 ).

Enfin, l’équipe administrative d’encadrement sera prise en charge par les partenaires régionaux. Le budget de fonctionnement d’un tel centre reste très difficile à évaluer, puisqu’il s’agit d’un nouveau type de structure. Il est actuellement prévu deux options : peinture, et arts graphiques et papier, auxquels s’ajoutera sans doute la photographie.

Le désir d’associer les collectivités territoriales à la mise en valeur de leur patrimoine vise à développer une "conscience décentralisée du Patrimoine", comme l’assure Elisabeth Mognetti. La collectivité passerait ainsi du statut d’assisté à celui de partenaire.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°10 du 1 janvier 1995, avec le titre suivant : Marseille aura son Centre interrégional

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