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L’un des sponsors de l’exposition Maya au Quai Branly est critiqué par des ONG

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 23 juin 2011 - 430 mots

PARIS

PARIS [23.06.11] – Perenco, le plus grand producteur de pétrole au Guatemala, est l’un des sponsors de l’exposition Maya, de l’aube au crépuscule au musée du Quai Branly. Un collectif dénommé Guatemala dénonce les conséquences sociales et environnementales des activités de cette société. Le commissaire américain de l’exposition rejette ces accusations.

L’exposition Maya, de l’aube au crépuscule a été inaugurée au musée parisien du Quai Branly le 21 juin 2011. Jusqu’au 2 octobre, près de 160 objets prêtés par le musée national d’archéologie et d’ethnologie du Guatemala y sont présentés, afin de valoriser l’une des civilisations anciennes les plus importantes au monde. Mais, cette exposition sert également une autre cause, celle des détracteurs de la société Perenco. Le 20 juin, soit la veille de l’ouverture de l’exposition, plusieurs associations françaises et guatémaltèques ont critiqué les agissements au Guatemala de Perenco, producteur de pétrole et mécène de l’exposition.

Il est notamment reproché à la société Perenco, qui est sponsor de l’exposition Maya à hauteur de 125 000 euros, de ne pas respecter l’environnement au Guatemala. Perenco procéderait à des forages dans une zone protégée, le parc national Laguna del Tigre, sans prendre en compte l’impact environnemental de son exploitation. Ce qui entraînerait des dommages à la fois pour la nature et les populations. Selon Cynthia Benoist du Collectif Guatemala, « Perenco refuse d’établir une étude sur les impacts environnementaux ».

Perenco a pourtant obtenu de l’Etat guatémaltèque le renouvellement de son contrat d’exploitation en 2010 et ce pour quinze ans. Pour le député indépendant Anibal Garcia, « toutes les tractations autour du renouvellement de contrat de Perenco ont été entachées de corruption, de trafic d’influence et d’ombres ».

La société Perenco, quant à elle, réfute les accusations de pollution. Les ONG l’accusent également de financer la présence au sein du parc de militaires armés. Elle s’en justifie. D’après elle, ces derniers protègent la région des narcotrafiquants et de la déforestation. « A six reprises, les actions menées en justice pour contester la légalité du contrat de Perenco devant la Cour constitutionnelle et la Cour Suprême ont été rejetées et déclarées sans fondement » conclut-elle.

L’archéologue américain Richard Hansen, commissaire de l’exposition Maya à Paris, a exprimé son soutien au groupe Perenco. Il assure que Perenco s’est toujours conduit de manière responsable et que l’impact de ses forages sur l’environnement concerne une zone restreinte. Richard Hansen travaille depuis 25 ans sur des sites mayas, dont les fouilles sont souvent financées par des multinationales.

(avec Le Nouvel Observateur et Telerama)

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