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L'objet du mois : Red bus

Par Christian Simenc · L'ŒIL

Le 20 février 2012 - 412 mots

Londres ne serait plus tout à fait Londres sans son emblématique trilogie rouge vif : ses boîtes aux lettres, ses cabines téléphoniques et… ses bus à impériale, les fameux Routemaster, surnommés RM par leurs admirateurs.

Le modèle le plus connu est le AEC Routemaster dessiné, en 1956, par le designer industriel Douglas Scott. À l’époque, le conducteur disposait d’un périscope à miroirs afin d’avoir l’œil sur les voyageurs de l’étage. Le véhicule offrait également une plate-forme arrière ouverte qui permettait aux passagers pressés de sauter sur le trottoir avant l’arrêt complet. Or, à partir des années 1970, ce modèle fut progressivement remplacé par des autobus modernisés n’ayant que peu à voir avec le Routemaster originel et qui, pour des raisons de sécurité, ne disposèrent plus de ladite plate-forme.

En ce mois de février 2012, quelques semaines à peine avant les J.O., débarquent dans la capitale anglaise les nouveaux « bus rouges » dessinés par le designer anglais Thomas Heatherwick et conçus par la firme The Wright Group. Pour l’édile de la capitale anglaise, le conservateur Boris Johnson, ce nouvel engin « au design futuriste » est appelé à devenir rien de moins qu’« un symbole du Londres du XXIe siècle ». Lequel se doit avant tout d’être écolo : « Ces bus useront de la technologie hybride la plus verte qui soit – laquelle est 15 % plus efficace que celle des bus hybrides existants et 40 % plus efficace que celle des bus diesel conventionnels – et seront beaucoup plus silencieux », selon la mairie.

Extérieurement, une fenêtre oblongue file de l’avant vers l’arrière et s’achève par une impressionnante « descente en piqué » du verre, à l’arrière du bus. Cet aspect asymétrique génère un effet visuel spectaculaire et indubitablement dynamique. Intérieurement, tout a été redessiné « pour produire un sentiment à la fois de lumière et d’espace ». Afin de permettre un « embarquement » plus facile et une meilleure circulation intérieure, le véhicule arbore trois portes – et non plus deux – ainsi que deux escaliers – et non plus un seul. Enfin, la fameuse plate-forme arrière, caractéristique phare du Routemaster des fifties, fait son come-back. Les passagers « speedés » pourront ainsi à nouveau s’éjecter du véhicule comme bon leur semble, à leurs risques et périls toutefois.

à voir

www.heatherwick.com
Ayant fondé son studio en 1994, Thomas Heatherwick, 42 ans, n’est autre que l’auteur du célèbre pavillon anglais en forme d’oursin de l’Exposition universelle de Shanghai, en 2010.

à savoir

Créateur du Routemaster pour la London Transport, compagnie de transports en commun londoniens, Douglas Scott (1913-1990) fut aussi le fondateur du premier cours de design à la Central School of Arts and Crafts, actuelle Central Saint Martins College of Art and Design.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°644 du 1 mars 2012, avec le titre suivant : L'objet du mois : Red bus

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