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DIPLOMATIE CULTURELLE

Le musée des Offices loue ses œuvres à la Chine pour 2 M€

Par Olivier Tosseri, correspondant en Italie · Le Journal des Arts

Le 6 décembre 2021 - 500 mots

SHANGHAÏ

Les Offices de Florence organiseront dix expositions au Bund One Art Museum de Shanghaï. Les autorités italiennes se félicitent de ce partenariat.

Bund One Art Museum de Shanghai. © Bund One Art Museum
Bund One Art Museum de Shanghaï.
© Bund One Art Museum

L’Italie revendique son rang de « grande puissance culturelle ». Elle l’a affirmé en présidant le G20 cette année, au cours duquel a été adoptée la « Déclaration de Rome » pour placer la culture au centre de la relance post-pandémie. Elle veut désormais confirmer ce statut en comblant son retard dans le domaine de la diplomatie culturelle via ses grands musées. La France fait figure de modèle en la matière avec le Louvre Abu Dhabi (2017) ou l’antenne du Centre Pompidou à Shanghaï (2019). Cette grande ville chinoise accueille déjà une exposition de la peinture italienne de la Renaissance au XIXe siècle au Bund One Art Museum.

Et ce ne sera pas la dernière : le musée vient de nouer un partenariat avec la Galerie des Offices de Florence pour l’organisation en Chine de dix expositions durant les cinq prochaines années. « J’en suis fier et honoré, déclare Dingwei Xie, le président du Bund One Art Museum. La première, « Botticelli et la Renaissance », se tiendra au printemps 2022 avec une cinquantaine d’œuvres venant du musée florentin. » Suivra une exposition sur les autoportraits du XVIe au XXIe siècle en 2022, puis une sur le XVIIe siècle en 2023. Le musée chinois versera une contribution de plus de 2 millions d’euros à la Galerie des Offices et un pourcentage variable des recettes de billetterie.

L’Italie mise sur les retombées économiques

« Cette présence des Offices à Shanghaï est stratégique pour la connaissance directe de nos vastes collections qui sont tellement riches que nous pouvons nous permettre ces prêts sans que cela nuise à notre offre, commente son directeur Eike Schmidt. Cela fera également mieux connaître l’Italie en Chine grâce à une coopération réciproque qui aura une résonance mondiale et renforcera le dialogue entre nos deux peuples. » Elle s’inscrit notamment dans les initiatives marquant, en 2022, l’Année italo-chinoise de la culture. L’accord est soutenu par le ministère des Affaires étrangères italien et celui de la Culture. « Cette initiative a une valeur stratégique qui vise à intensifier la connaissance et le goût pour notre patrimoine, s’est félicité le ministre de la Culture, Dario Franceschini. Shanghaï est une porte d’entrée en Chine qui offre un écho international. » Mais pas uniquement aux produits culturels transalpins… Les visiteurs chinois pourront certes admirer Pallas et le Centaure de Sandro Botticelli ou un autoportrait de Raphaël, mais ils pourront également acheter des produits made in Italy dans la librairie du Bund One Art Museum.

Le maire de Florence, Dario Nardella, insiste sur la « grande opportunité de promotion touristique pour sa ville, mais aussi pour l’Italie, avec le retour prévu l’an prochain des visiteurs chinois dans la péninsule. Les retombées économiques et en termes d’image seront inestimables ». Un constat que le ministre de la Culture italien, soucieux de la préservation et de la valorisation du patrimoine du « Bel Paese », résume ainsi : « La culture est un devoir moral et un bien pour l’économie. »

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°578 du 26 novembre 2021, avec le titre suivant : Les Offices louent ses œuvres à la Chine pour 2 M€

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