Palmarès 2003

Léonard de Vinci et Pierre le Grand superstars

Le Journal des Arts

Le 20 février 2004 - 935 mots

Le public a plébiscité en 2003 les expositions d’art ancien et d’arts décoratifs.

Réalisé en collaboration avec notre partenaire éditorial The Art Newspaper, ce palmarès propose un panorama mondial de la fréquentation quotidienne des expositions en 2003. La tendance marque, par rapport à 2002, un déclin du nombre de visiteurs. Seules 190 expositions dépassent le millier de visiteurs journaliers, contre 215 en 2002. Le climat économique, la guerre en Irak et la baisse du tourisme en sont manifestement les premières raisons. Le plus grand succès de l’année revient à
« Pierre le Grand », présentée au Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg. L’exposition sur le fondateur de la ville coïncidait avec son 300e anniversaire. Bénéficiant d’un large soutien de l’État russe, la manifestation était la première à célébrer l’histoire tsariste depuis la chute de l’Empire soviétique, et ce, pour le plus grand bonheur des 767 000 visiteurs.

Parmi les dix premières expositions françaises du palmarès, « Matisse-Picasso » au Grand Palais, à Paris, arrive largement en tête, suivie par « Léonard de Vinci, dessins et manuscrits » au Musée du Louvre. La grande surprise revient cependant à « Nicolas de Staël » au Centre Pompidou, qui, avec plus de 4 500 visiteurs chaque jour, se classe au 2e rang mondial des expositions d’art moderne. « Modigliani » au Musée du Luxembourg et « Chagall » au Grand Palais se placent respectivement à la 4e et 5e place de ce même sous-classement. Signalons les belles performances de « Philippe Starck » au Centre Pompidou et « Jacqueline Kennedy » au Musée de la mode et du textile dans la section Arts décoratifs et design. L’art contemporain a vu la consécration du photographe allemand Thomas Struth au Metropolitan Museum of Art à New York, tandis que « Les Aztèques » ont passionné tour à tour les Londoniens et les Berlinois.

Méthodologie
Plus de 800 musées internationaux ont été contactés pour établir cette liste. Certains ont décliné l’offre, comme le Whitney Museum à New York ou l’Institute of Contemporary Art (ICA) à Londres. Le classement est organisé selon le taux de fréquentation quotidienne. Les chiffres sont le résultat de la division du nombre total de visiteurs par le nombre de jours d’ouverture. Les expositions achevées après le 31 décembre 2003 figureront dans notre palmarès 2004.

Beaucoup d’institutions limitent à un seul billet l’accès à l’ensemble du musée et ne calculent pas la fréquentation spécifique à chaque exposition, ainsi le Musée d’Orsay ou le Musée de l’armée des Invalides, à Paris. Enfin, la National Gallery de Londres est en accès libre, mais fait payer l’entrée des expositions temporaires.

TOP TEN DE L’ART CONTEMPORAIN - La vidéo et la photographie ont dominé l’année 2003, avec les pièces de Bill Viola ou de Gerhard Richter, le grand vainqueur de 2002. Les photographies grand format de Thomas Struth, un des élèves célèbres de Bernd et Hilla Becher, ont été accueillies dans les grandes galeries du Metropolitan Museum à New York, musée qui a également présenté les clichés de Richard Avedon. Autre succès, celui du monde énigmatique mis en scène par le jeune Américain Matthew Barney, et son cycle Cremaster, présenté à Paris et à New York.

TOP TEN DE LA PEINTURE ANCIENNE - Le Top Ten de 2002 pour la peinture ancienne incluait deux expositions sur Léonard, à la 7e et à la 9e place. En 2003, l’exposition itinérante sur le génie de la Renaissance arrive en tête du classement des deux côtés de l’Atlantique. Ce succès est d’autant plus remarquable que cette exposition était consacrée aux seuls dessins et manuscrits. Le Musée de Louvre a accueilli plus de 9 000 visiteurs le 13 juillet, à l’occasion de la nocturne jusqu’à minuit. Les expositions sur Michel-Ange, Titien et Dürer placent la Haute Renaissance devant les maîtres du XVIIe siècle, et les monographies prennent le pas sur les expositions thématiques.

TOP TEN DE L’ART ANTIQUE - L’exposition consacrée aux Aztèques à la Royal Academy de Londres, la première depuis 170 ans, a bénéficié de l’appui du président mexicain Vicente Fox.  Plus de 300 objets venaient du Musée national d’anthropologie de Mexico City. L’exposition a réuni moins de visiteurs au Martin-Gropius-Bau à Berlin quelques mois plus tard.

TOP TEN DES ARTS DÉCORATIFS ET DU DESIGN - L’exposition « Pierre le Grand » à l’Ermitage, à Saint-Pétersbourg, doit son succès non aux arts décoratifs présentés, mais à l’engouement des Russes pour la redécouverte de leur histoire. « Art Déco » au Victoria & Albert Museum, consacrée aux arts décoratifs, a atteint un bon résultat. « Déesse », au Metropolitan Museum of Art, dédié aux drapés, a remporté un succès prévisible dans la capitale américaine de la mode.

TOP TEN DE L’ART MODERNE - Après la Tate Modern de Londres et le Grand Palais à Paris, « Matisse-Picasso » a achevé son tour du monde triomphal à New York, où plus de 300 000 personnes se sont aventurées dans le Queens. Van Gogh a encore caracolé en tête, mais un succès inattendu revient à Nicolas de Staël. Né à Saint-Pétersbourg en 1914, de Staël, qui a vécu et s’est suicidé en France, reste pour beaucoup le « prince du désespoir et de la vie de bohème ».

Tableau général de fréquentation des musées à travers le monde en 2003 - « Pierre le Grand » au Musée national de l’Ermitage occupe la première place de ce classement 2003, avec plus de 9 815 entrées par jour. Si l’on additionne les entrées parisiennes et new-yorkaises de « Matisse-Picasso », on obtient un total de 922 843 entrées ; idem pour « Manet-Vélasquez » qui, entre New York et Paris, totalise 999 152 entrées !

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°187 du 20 février 2004, avec le titre suivant : Léonard de Vinci et Pierre le Grand superstars

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