Politique

Le président grec se fait plus pressant pour le retour des marbres du Parthénon

Par Sindbad Hammache · lejournaldesarts.fr

Le 16 avril 2019 - 381 mots

ATHÈNES / GRÈCE

Prokopis Pavlopoulos a réaffirmé la volonté de la Grèce de rapatrier les marbres dans leur écrin au pied de l’Acropole.

La salle du British Museum présentant les marbres des frises du Parthénon
La salle du British Museum présentant les marbres des frises du Parthénon
Photo Andrew Dunn, 2004

« Une prison obscure » : ce sont les mots choisis par le président grec pour désigner la salle du British Museum qui expose les marbres du Parthénon. Il relance ainsi un litige vieux de deux cents ans, qui trouve un écho particulier en cette période marquée par le rapport Sarr-Savoy.

C’est à l’occasion d’une conférence sur le sujet organisée par le Musée de l’Acropole, l’association internationale pour la réunification des marbres du Parthénon et le cabinet de la présidence de la République, que le chef de l’Etat s’est exprimé en faveur d’un retour des sculptures au sein du musée. « Laissons le British Museum venir ici, et faire la comparaison entre ce musée de lumière, et l’obscure prison qu’est le British Museum où les marbres du Parthénon sont retenus comme trophées. » 

L’ouverture du musée au pied de la colline en 2009 avait marqué un pas en avant dans les efforts grecs pour faire revenir les précieux marbres. Le bâtiment a été pensé pour les accueillir, et une salle n’attend plus que leur restitution. En juin 2018, Alexis Tsipras, le premier ministre grec, avait directement interpellé Theresa May, lui rappelant que la place « naturelle » des marbres était au Parthénon.

En janvier dernier, le directeur du British Museum, Hartwig Fischer assurait que le déplacement des marbres de Grèce en Angleterre au XIXe siècle était un « acte créatif », réaffirmant qu’ils étaient la propriété du musée britannique et de ses administrateurs. Ce lundi, les déclarations de Pavlopoulos ont pris des accents martiaux : « Nous menons une guerre sainte pour un monument unique » a-t-il déclaré, marquant une gradation dans cette guerre des mots.

Lors de la même conférence, le conservateur du Musée de l’Acropole, Dimitris Pantermalis, a remis en cause l’idée que le déplacement de ces marbres hors de Grèce par Lord Elgin en 1801-1802 aurait été fait avec l’accord des autorités locales, à l’époque turques. L’étude des archives ottomanes n’a mis au jour aucune autorisation de déplacer des antiquités, seulement des accords écrits pour effectuer des excavations autour du Parthénon. Un argument de plus pour délégitimer la présence des sculptures sur les bords de la Tamise.
 

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