États-Unis - Musée

Le Musée international afro-américain de Charleston ouvrira finalement en juin

Par Alexandre Clappe · lejournaldesarts.fr

Le 20 mars 2023 - 439 mots

CHARLESTON / ÉTATS-UNIS

La construction du musée qui raconte l’histoire de l’esclavage aux États-Unis a été retardée pour des problèmes techniques.

Le Musée international afro-américain de Charleston aux États-Unis. Courtesy IAAM
Le Musée international afro-américain de Charleston aux États-Unis.
Courtesy IAAM

L'International African American Museum de Charleston, en Caroline du Sud, a annoncé une nouvelle date d'ouverture pour le 27 juin prochain. Ses responsables croisent les doigts pour que cette date soit respectée, car le musée devait initialement ouvrir en janvier, lors du week-end célébrant l'anniversaire de Martin Luther King. Mais d’après le New York Times, ces plans ont dû être abandonnés lorsque les responsables ont constaté des problèmes d’humidité et de température du centre, engendrés par les travaux. Problèmes aujourd’hui résolus alors que la chaleur et l'humidité élevées de la région nécessitent des contrôles hydrométriques et thermiques réguliers, et des salles bien isolées.

Ce projet de musée de 120 millions de dollars, en cours depuis plus de 20 ans, est consacré à l'histoire du « Passage du milieu », c’est-à-dire le voyage forcé de millions d'africains à travers l'Atlantique jusqu'au quai de Gadsden à Charleston, et d'autres ports américains. Le musée est précisément situé sur l’ancien quai qui surplombe le port de Charleston, où de nombreux africains réduits en esclavage sont entrés aux États-Unis. Une équipe dirigée par les architectes Henry Cobb, Walter Hood et Ralph Appelbaum a créé un espace de 9 000 m² comprenant neuf galeries, un centre de généalogie et un jardin commémoratif.

Profitant du report, le musée a commandé deux nouvelles œuvres à un artiste local, Fletcher Williams III, spécialisé dans les installations multimédia. Une grande sculpture sera exposée dans la galerie et conduira les visiteurs à une courte vidéo de la cinéaste Julie Dash sur les traditions du passage à l'âge adulte des Gullah (ou Geechee), les descendants d'Africains de l'Ouest amenés sur la côte sud-est des États-Unis. Parmi les 300 œuvres d'art et objets historiques de la collection du musée figurent des œuvres du photographe malien Seydou Keïta et des poteries de l'artiste-esclave David Drake (1800-1870).

Les partisans du projet ont attendu plus de deux décennies pour voir le centre ouvrir. Des retards ont affligé le musée tout au long de sa construction ; des revers causés par la pandémie et une période de rotation du personnel. L'institution s'est également retrouvée au milieu d'une lutte politique concernant le budget de l'État de Caroline du Sud en 2017.

Ayant surmonté ces obstacles, les dirigeants du musée feront en sorte que l'ouverture ait lieu près d'une semaine après le Juneteenth, la commémoration annuelle de la fin de l'esclavage dans les États du Sud, qui date du 19 juin 1865, quand sont enfin rentrés en application les décrets du président Abraham Lincoln, promulgués deux ans et demi plus tôt, abolissant l’esclavage dans le Sud confédéré.

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