Musée

Le musée des égouts de Paris fait peau neuve 

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 28 mai 2018 - 516 mots

PARIS

Le musée des égouts de Paris, qui a accueilli en 1867 le premier visiteur curieux de connaître les dessous de la capitale, va fermer pour faire peau neuve et rouvrira début 2020 avec une muséographie plus moderne.

Entrée du musée des égouts de Paris, près du pont de l'Alma
Entrée du musée des égouts de Paris, près du pont de l'Alma
Photo Hadonos, 2014

Le musée, dont l'entrée actuelle en forme de kiosque borde la Seine au pont de l'Alma, fermera ses portes le 1er juillet pour un peu plus d'un an et demi de travaux de rénovation, d'un coût de 2 millions d'euros, a annoncé la maire de Paris. L'entrée actuelle va être détruite pour un pavillon de 60 m2 au sol à l'architecture contemporaine de verre, acier et inox signée de l'agence d'architecture Frenak et Jullien, à la fois plus visible, plus accueillante et accessible aux handicapés.

La première visite des égouts "a eu lieu en 1867, au temps d'Haussmann, et se faisait en wagon et en barque", raconte à la presse Emmanuel Souquet, ingénieur à la Ville de Paris chargé des travaux. Quant au musée actuel, sa dernière rénovation remonte à 1989, et l'accès n'est pas aux normes pour la visite des handicapées. Mais le musée n'est pas un véritable musée, "c'est un site industriel en exploitation et inondable", explique l'ingénieur. Autrement dit, il y a de fortes contraintes techniques pour la visite. "Quand la Seine atteint le pied du zouave du Pont de l'Alma tout proche, la visite est fermée", sourit-il, en évoquant le populaire baromètre parisien pour évaluer les crues de la Seine.

"Rats peureux"
Le visiteur aujourd'hui parcourt 500 mètres de galeries, longe des "collecteurs" qui recueillent les eaux usées et des "émissaires" qui les renvoient à la station d'épuration. Il peut voir une petite présentation sur les rats "qui ne gênent pas les égoutiers, les rats sont peureux. Ce sont les blattes qui nous embêtent en tombant sur les têtes", dit l'ingénieur.

Les tuyaux d'eau potable et d'eau non potable courent au-dessus des têtes alors qu'on aperçoit ça et là les petits escaliers qui permettent aux quelque 300 égoutiers de la Ville de Paris de descendre dans les profondeurs de la capitale. Tout cela ne sera évidemment pas transformé, selon Emmanuel Souquet, mais la muséographie, constituée aujourd'hui de panneaux explicatifs, à côté de machines anciennes ou de mannequins, sera mise au goût du jour avec écrans, bornes interactives et maquettes, en plus d'un ascenseur pour handicapés.

"Nous allons améliorer les locaux des personnels", précise à l'AFP l'architecte Catherine Frenak, "sur le reste, on touche à peu de choses mais la présentation va être refondue. Nous créons un parcours dans une machine". Le musée des égouts de Paris a reçu jusqu'à quelque 100.000 personnes par an, en baisse après les attentats, pour remonter à 80.000 l'an dernier. Le réseau parisien est un immense labyrinthe de quelque 2 400 km comptant quelque 30.000 regards d'accès, 140 km de collecteurs et 1400 km d'égouts élémentaires.

Pendant le mois précédent la fermeture pour travaux, le public pourra voir l'oeuvre éphémère du street artiste Codex Urbanus, qui a peint tout au long du parcours des bêtes imaginaires.

Par Fabienne FAUR

Cet article a été publié le 27 mai 2018 par l'AFP

Thématiques

Tous les articles dans Patrimoine

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque