La National Gallery de Melbourne abolit le droit d’entrée

Un des principaux musées australiens mise sur les recettes dérivées

Le Journal des Arts

Le 1 juillet 1996 - 364 mots

Timothy Potts, directeur de la National Gallery of Victoria, a persuadé les pouvoirs publics d’instaurer la gratuité d’accès au principal musée de Melbourne. Cette exonération, conjuguée à la rénovation et à l’agrandissement du musée, devrait entraîner un afflux de visiteurs supplémentaires qui pourrait procurer 50 % de recettes additionnelles.

MELBOURNE - Grâce à ses collections de maîtres anciens, de gravures et de dessins, d’art d’Ex­trême-Orient et d’art indien, d’art de l’Australie coloniale et d’art aborigène, etc. la National Gallery of Victoria est l’un des plus importants musées d’Australie. Il accueille environ 600 000 visiteurs par an qui acquittent chacun un droit d’entrée de 6 dollars australiens, produisant un revenu équivalent à 11,5 millions de francs par an.

Le point de vue qu’a fait valoir avec succès le directeur de la National Gallery, Timothy Potts, en faveur de la suppression de ce droit d’entrée repose sur deux arguments principaux : "La Natio­nal Gallery est le plus important atout culturel d’Australie", et le prix du billet d’entrée empêche à un public plus vaste d’accéder au musée. Alors qu’il défendait ce projet au ministère des Finances, cet ancien banquier a en outre réussi à convaincre ses interlocuteurs que des installations plus spacieuses augmenteraient ses recettes. Selon lui, le nombre annuel de visiteurs pourrait atteindre un million en cinq ans et rapporterait alors 50 % de revenus supplémentaires. Timothy Potts a ainsi obtenu une subvention de 90 millions de dollars australiens sur trois ans.

Il estime que cette somme est suffisante pour financer la construction d’une nouvelle aile ainsi qu’une rénovation partielle du bâtiment existant, qui date des années soixante et souffre d’un manque chronique d’espace pour les réser­ves. Le futur musée comprendra également un restaurant et une cafétéria, obligatoires aujourd’hui, ainsi qu’une plus grande surface pour l’accueil des expositions temporaires. Le musée a mis en place un système de sélection hybride pour le choix de l’architecte. Il a demandé à quelques architectes australiens et internationaux – qui ont réalisé des projets remarqués pour des musées –, de lui soumettre un projet, et un concours a été annoncé dans la presse australienne. Les résultats seront connus cet été, les travaux devant commencer à la fin de l’année 1997.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°27 du 1 juillet 1996, avec le titre suivant : La National Gallery de Melbourne abolit le droit d’entrée

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