Architecture

Restauration

La cité « U » poursuit son lifting

Par Margot Boutges · Le Journal des Arts

Le 30 décembre 2014 - 481 mots

La plus belle pièce de la très exotique maison des étudiants de l'Asie du Sud-Est retrouve enfin son lustre.

PARIS - La rénovation des résidences de la cité internationale universitaire de Paris (CIUP), initiée à la fin des années 1990, se poursuit. Tandis que le collège néerlandais (1) est toujours recouvert d’échafaudages, la maison des étudiants de l’Asie de Sud-Est – ex-maison de l’Indochine bâtie en 1930 par Pierre Martin et Maurice Vieu dans un mélange d’architecture vietnamienne traditionnelle et coloniale – a célébré en décembre la fin de ses travaux intérieurs (2).

« Le chantier s’est achevé avec la rénovation du joyau de la maison », déclare Marie-Hélène Renier, responsable du patrimoine à la CIUP, désignant le grand salon de la résidence qui, sous ses tons rouges, jaunes et ocres, mélange l’esthétique d’un palais et d’un temple bouddhique vietnamien. Un salon qui ne sera pas étranger aux cinéphiles, la pièce de 200 m2 ayant servi de décor à la rencontre entre Catherine Deneuve et Vincent Pérez dans le film Indochine (1992). Derrière le bric-à-brac entreposé pour les besoins du film, les murs apparaissaient fatigués, empoussiérés. Ils ont aujourd’hui retrouvé tout leur éclat. Nettoyage, recollage, rafistolage des déchirures et comblement des lacunes… Telles sont les interventions effectuées l’été dernier par Mélanie Curdy, restauratrice de peintures, sur les six toiles marouflées ornées de dragons célestes qui scandent la pièce. « Une des toiles avait subi un important dégât des eaux et était décollée à 30 % et nous avons retiré un vernis jauni très agressif – apposé lors d’une restauration précédente qui altérait les couleurs de la pièce », ajoute-elle.

Contraintes des normes de sécurité
Cette restauration respectueuse d’un patrimoine non protégé au titre des monuments historiques a été accompagnée de quelques lourdes transformations. « Nous avons dû répondre aux contraintes actuelles de sécurité et d’accessibilité d’un établissement recevant du public », explique Marie-Hélène Mercier. Des portes-fenêtres sont venues remplacer les fenêtres pour prévoir des sorties de secours tandis qu’un ascenseur a été adroitement dissimulé dans un coin de la pièce. Les piliers décorés de nuages, éventrés pour faire passer les tuyaux d’évacuation des eaux, ont été restitués à l’identique. « L’endroit [qui a servi ces dernières années de salle de yoga, ndlr] peut aujourd’hui être exploité de manière large et accueillir des réceptions, des conférences, des expositions temporaires, des visites guidées menées par le centre de valorisation du patrimoine de la cité… », explique Marie-Hélène Renier. Si le wifi et l’éclairage modulable on fait leur entrée au salon, le mobilier reste encore sommaire. Le Bouddha, le Bodhisattva et le dignitaire en bois sculpté qui ont toujours gardé la pièce seront rejoints par des tables en bois laqué ou un brûle-parfum en bronze qui achèvent leur restauration.

Notes

(1) Classé monument historique
(2) 100 000 euros de mécénat sont aujourd’hui recherchés par la CIUP pour faire rénover le jardin de la résidence

Légende photo

Le Grand Salon restauré de la Maison des Etudiants de l'Asie du Sud-Est, Cité internationale, Paris. © CiuP.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°426 du 2 janvier 2015, avec le titre suivant : La cité « U » poursuit son lifting

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