Israël - Vol

Important vol dans un musée d’art asiatique en Israël

Par Alice Fiedler · lejournaldesarts.fr

Le 3 novembre 2020 - 448 mots

HAZOREA /ISRAËL

Les voleurs se sont emparés d’une trentaine d’objet dans un musée créé en 1951 dans un kibboutz.

Trois voleurs s'enfuyant du musée, le 19 août 2020. © Wilfried Israel Museum
Trois voleurs s'enfuyant du musée, le 19 août 2020.
© Wilfried Israel Museum

L’été dernier, une trentaine d’objets anciens provenant d’Asie du sud et de l’est ont été volés au Wilfried Israel Museum dans le kibboutz HaZorea au nord d’Israël. Le vol s’élèverait à une valeur de 2 millions de shekels (504 000 euros). Un reportage à la télévision, diffusé le 30 octobre 2020, a rendu public ce vol. 

Les enregistrements vidéo montrent trois hommes cagoulés débarquer en pleine nuit. Lors de l’infraction, les voleurs cassent ou détournent les caméras à l’intérieur du musée. Le système d’alarme ne se déclenche pas. Les caméras de surveillance extérieures les montrent, peu de temps après, quitter le musée avec des statues. 

Parmi elles La Garde, une figure d’un soldat chinois, haut d’un mètre, particulièrement appréciée des visiteurs. « C'est une statue de gardien de tombeau, un personnage mi-effrayant et mi-drôle », explique Anat Turbovitch, conservatrice de l'art asiatique dans le reportage. « Elle date de la dynastie Tang en Chine [du VIIe au IXe siècle]. Son rôle consistait à chasser les mauvais esprits. »

Un complice sur place

Les voleurs retournent une deuxième fois au musée pour voler plus d’œuvres. Ils disparaissent du champ visuel. Puis, les captations de caméra montrent comment ils quittent les lieux d’un pas léger, avec une partie du butin. L’autre partie, dont La Garde, a dû être vraisemblablement cachée  durant un temps au sein de la communauté. « Je m'en suis rendu compte au bout de deux jours, ça m'a rendu folle, » admet Tali Weiss, la gardienne du musée, au journal télévisé de la chaîne 12. « Tout ce vol m’a rendu folle. » 

La connaissance des lieux et le choix des objets laissent à penser qu’un résident du kibboutz serait parmi les voleurs ou au moins les aurait informés. Anat Tourbovitch suppose que les objets sont destinés à être vendus à l’étranger, comme il n’y a pas de marché pour eux en Israël. La police  poursuit son enquête. 

Un musée fondé par un riche Allemand

Pour les habitants, le musée a surtout une valeur affective. Il a ouvert en 1951 grâce à la donation du riche entrepreneur berlinois Wilfried Israel. Celui-ci se rendait régulièrement en Extrême-Orient et y achetait des objets. À l'arrivée du pouvoir des nazis, Wilfried Israel était en contact avec un groupe de jeunes juifs qui ont établi en 1936 le kibboutz HaZorea. Il utilisa sa double nationalité anglo-allemande, ses relations et sa fortune pour aider à lancer le Kindertransport, une opération humanitaire, ayant permis de sauver 10 000 enfants. La collection du musée comporte à ce jour près de 1 000 œuvres d’art et d’archéologie de la Chine, l’Inde, la Thaïlande et du Cambodge.
 

Thématiques

Tous les articles dans Patrimoine

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque