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Grandes rénovations en vue pour trois musées niçois

Par Lorraine Lebrun · Le Journal des Arts

Le 25 mars 2021 - 685 mots

NICE

Prévus dans le plan de relance de la Ville de Nice, les travaux s’inscrivent dans les projets urbanistiques de la capitale azuréenne, candidate au patrimoine mondial de l’Unesco.

Le Musée des beaux-arts Jules Chéret à Nice. © Viglietti/Ville de Nice
Le Musée des beaux-arts Jules Chéret à Nice.
© Viglietti/Ville de Nice

Nice. Lors du conseil municipal réuni le 14 décembre 2020, les élus niçois ont adopté un plan de relance qui alloue 780 millions d’euros à la réalisation de projets structurants. Le volet culturel en récolte plus de 95 millions qui doivent être investis sur cinq ans, entre 2021 et 2026. « Plusieurs secteurs seront privilégiés, explique Robert Roux, adjoint au maire de Nice, délégué à la culture. Les musées, le Théâtre national, le 109 [Pôle de cultures contemporaines], l’Opéra de Nice, les monuments historiques dans le cadre de la candidature à l’Unesco ainsi que les studios [de cinéma] de la Victorine concentreront le gros des investissements. »

Labellisée « Ville d’art et d’histoire » en 2019 et candidate officielle au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis l’été 2020, Nice entend valoriser son patrimoine culturel afin qu’il soit « un outil d’attraction économique et touristique », précise Robert Roux. « Malgré un environnement exceptionnel, faire venir des touristes du monde entier avec des plages et des palmiers, cela ne suffit pas. » La Ville a donc décidé de rénover trois de ses principaux musées : le Musée des beaux-arts Jules-Chéret, le Musée Matisse et le Musée d’art moderne et d’art contemporain (Mamac). La première tranche de travaux débutera dès cette année, pour un montant de 1,5 million d’euros, se concentrant autour de deux axes, l’accueil du public et l’amélioration des conditions de conservation des œuvres. Pour l’adjoint à la culture, « c’était indispensable. Il nous faut atteindre des conditions de conservation particulièrement rigoureuses pour pouvoir faire venir des œuvres du monde entier ». Au programme : traitement des infiltrations, reprise de l’étanchéité, remplacement de monte-charge, d’escalators ou d’ascenseurs, travaux de charpente et toiture, travaux dans les réserves… Des études seront menées en parallèle afin d’obtenir un chiffrage précis des travaux qui seront programmés dans les trois prochaines années. Le montant pourrait avoisiner les 20 millions d’euros, financés par la Ville et les collectivités locales. Mais la métropole entend également bénéficier du « contrat d’avenir 2021-2027 » entre l’État et la Région Sud comme du plan national « France Relance ».

L’ensemble des travaux s’inscrivent dans les visées urbanistiques du maire (LR) Christian Estrosi. De fait, le Musée des beaux-arts, excentré, est relié au centre-ville par le tramway depuis décembre 2019. Souffrant d’une fréquentation en baisse ces dernières années, ce palais du XIXe siècle, qui doit faire l’objet d’un ravalement extérieur, « devrait devenir, à terme, un des moteurs du rayonnement culturel de la ville », estime Robert Roux.

Sur la colline de Cimiez, le Musée Matisse sera pour sa part davantage mis en relation avec son environnement immédiat, qui comprend le jardin des arènes et le Musée archéologique, pour offrir un espace unifié de visite.

Une refonte du Mamac

La rénovation du Mamac, situé en cœur de ville, recoupe quant à elle le projet de prolongement de la promenade du Paillon. L’édifice, qui devait fêter ses 30 ans en 2020, devrait ainsi se voir bordé d’un jardin en lieu et place du Théâtre national qui sera détruit. Celui-ci s’inscrira à terme dans le prolongement de la coulée verte jusqu’au palais des congrès de Nice, dont le plan de relance prévoit la destruction.

Après sa dernière grande campagne de travaux, il y a dix ans, pour remplacer le parement de marbre, le Mamac devrait connaître « des travaux beaucoup plus structurels », précise l’élu. Au rez-de-chaussée, la galerie donnant sur la place Yves-Klein doit être réinvestie dès cette année. Cet espace, situé sous les arches du musée, « avait beaucoup de mal à trouver une identité », admet Robert Roux. Elle va désormais accueillir une galerie réservée à la jeune création, qui ne disposait plus d’espace en propre depuis la fermeture de la Galerie de la marine en 2019. Pour l’adjoint à la culture, « quoi de plus normal qu’elle soit logée dans le Musée d’art moderne ? ». Des partenariats avec l’école d’art de la Villa Arson permettront aux jeunes étudiants d’y présenter leurs travaux.

Dans l’attente des résultats des études préalables, aucune date de réouverture n’est pour le moment annoncée.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°563 du 19 mars 2021, avec le titre suivant : Grandes rénovations en vue pour trois musées niçois

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