Disparition

Décès de la critique d’art américaine Barbara Rose

Par Alice Fiedler · lejournaldesarts.fr

Le 31 décembre 2020 - 370 mots

CONCORD / ÉTATS-UNIS

Ses écrits et sa vie sont inséparables de la scène artistique new-yorkaise des années 1960-1970. 

Casimir Malévitch, Carré noir sur fond blanc, 1915, Galerie Tretiakov, Moscou. © Domaine publique
Casimir Malévitch, Carré noir sur fond blanc, 1915, Galerie Tretiakov, Moscou. Dans « ABC Art », Rose a décrit Malévitch comme l'un des précurseurs du minimalisme.
© Domaine publique

L’historienne et critique d’art américaine Barbara Rose est décédée vendredi dernier à Concord (New Hampshire), des suites d’un cancer. Elle avait 84 ans et venait d’achever ses mémoires intitulées The Girl Who Loved Artists. Son parcours est intrinsèquement lié aux générations d’artistes new-yorkais des années 1960 à 1970. Parmi ses amis, elle comptait Carl Andre, Donald Judd, Jo Baer et Yayoi Kusama.

Barbara Rose est née en 1936 à Washington D.C. Son père était propriétaire d’un magasin d’alcool et sa mère femme au foyer. Elle fait des études d’histoires de l’art à la Colombia University à New York et part, grâce à une bourse Fulbright, à Pampelune (Espagne) pour poursuivre sur place des recherches sur la peinture espagnole du XVIe siècle. Durant ses études, elle rencontre le jeune artiste Frank Stella qu’elle épouse en 1961 et dont elle divorce en 1969. Elle s’est mariée quatre fois dont deux avec le même homme.

Elle commence à écrire pour le magazine Art International sous l’impulsion de Michael Fried, historien d’art et ami de Frank Stella. Par la suite, elle devient critique et rédactrice en chef adjointe pour des publications comme Art in America, Vogue, New York et Artforum. Sa notoriété commence avec son article « ABC Art » publié en 1965 dans Art in America où elle définit les bases de ce qui sera nommé ensuite le minimalisme. Quelques années plus tard, son ouvrage American Art Since 1900 devient une référence sur les campus universitaires. 

Barbara Rose explora continuellement l’art du présent. Elle a réalisé plusieurs documentaires sur l’art contemporain et participé à la mise en lumière de femmes artistes. Elle rédige en 1971 une importante monographie consacrée à Helen Frankenthaler et collabore aux monographies sur Magdalena Abakanowicz, Nancy Graves, Beverly Pepper et Niki de Saint Phalle.

Au début des années 1990, sa carrière l’emmène dans le monde muséal. Elle accepte un poste de conservatrice au Museum of Fine Arts de Houston et organise entre autres la première rétrospective de Lee Krasner, une artiste longtemps restée dans l’ombre de son mari Jackson Pollock. L’exposition voyage dans divers musées, dont au MoMA à New York et au Centre Pompidou à Paris. 

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