Musée - Spécial Covid-19

Dans les musées « c’est tous les jours lundi »

Par Sindbad Hammache · Le Journal des Arts

Le 17 novembre 2020 - 352 mots

FRANCE

En l’absence du public, les institutions continuent à préparer leur programmation, sans certitude sur les dates de réouverture prochaines.

La Piscine, Musée d'art et d'industrie André Diligent - Roubaix - Photo Camster2 - CC BY-SA 3.0
La Piscine - Musée d'art et d'industrie André Diligent de Roubaix
Photo Camster - 2008

Paris, Roubaix, Le Mans. Un effet de surprise moindre qu’en mars, un confinement moins strict, des méthodes de travail adaptées et une certaine philosophie du « lâcher-prise » : les musées vivent ce second confinement avec plus de sérénité et d’activité que le premier.

La possibilité de se rendre sur son lieu de travail, et un télétravail rendu plus efficace, permettent une continuité dans la préparation des événements futurs malgré l’incertitude. « On pourrait hiberner, ne rien faire, témoigne Christophe Leribault, directeur du Petit Palais, mais on se dit que c’est tout de même mieux de donner le signal que les musées vivent toujours. »

Demande de prêts, préparation des catalogues des futures expositions et travail d’inventaire se poursuivent comme si de rien n’était. « Depuis le début de ce confinement, c’est tous les jours lundi, jour de fermeture au public », plaisante Bruno Gaudichon, directeur de La Piscine à Roubaix (Nord), où sept expositions devaient ouvrir le 7 novembre. Dans un cas de figure comme celui-ci, particulièrement pénible, les musées comptent sur la bienveillance des institutions partenaires pour pouvoir prolonger leurs expositions. « Désormais, nous avons l’expérience du premier confinement, où tout le monde se serrait les coudes pour prolonger », souligne Christophe Leribault. « Mais nous sommes aussi moins dans l’esprit de décaler notre calendrier », note-t-il toutefois.

« Nous avons aussi envie de mettre ce temps à profit pour travailler sur nos collections et nos archives », relève Alice Gandin. Pour la directrice des musées du Mans (Sarthe), l’arrêt brutal de l’activité est vécu amèrement par certains employés, les agents de surveillance et les médiateurs notamment : « Ils ont l’impression de faire un travail utile, et du jour au lendemain on leur dit “vous n’êtes pas essentiels”. » La continuité du travail de ces salariés durant le confinement, et le maintien de leurs contrats, ne va pas de soi dans toutes les institutions. À Roubaix, Bruno Gaudichon pense tenir la solution en proposant des ateliers de médiation dans les écoles : « Ce travail social fait partie de notre obligation de service public », rappelle-t-il.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°555 du 13 novembre 2020, avec le titre suivant : Dans les musées « c’est tous les jours lundi »

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