Coûteux et ambitieux

Les grands projets du Victoria & Albert Museum à Londres

Par Martin Bailey · Le Journal des Arts

Le 17 mai 2002 - 518 mots

Le Victoria & Albert Museum de Londres a annoncé son projet d’une rénovation radicale de son bâtiment. Prévus de 2004 à 2012, les travaux qui atteindront 150 millions de livres sterling (240,8 millions d’euros), auront pour objet d’améliorer la fréquentation de ce musée qu’un rapport parlementaire avait jugée critique (lire le JdA n° 124, 30 mars 2001).

LONDRES (de notre correspondant) - Après le récent réaménagement de son département consacré aux arts décoratifs, le Victoria & Albert Museum à Londres (V&A) s’est lancé dans un projet qui devrait arriver à terme en 2012. Divisé en sections (Europe, Asie, Design contemporain, Expositions temporaires et Collections pédagogiques), le musée, avec ses 60 000 m2, se propose de renouveler intégralement son image grâce à un budget de 150 millions de livres sterling (240,8 millions d’euros) et de se doter d’un centre de dessins d’architecture en collaboration avec le Royal Institute of British Architects. Mark Jones, ancien directeur des Musées nationaux d’Écosse, à la tête du Victoria & Albert Museum depuis le 1er mai 2001, a conçu le programme en trois phases. La première étape, supervisée par l’architecte Eva Jiricna, comprendra la réorganisation complète du système de signalisation et de cartels jusqu’aux nouvelles salles de l’étage supérieur consacrées à la sculpture, aux céramiques, aux bijoux, au mobilier et au verre moderne. La présentation des salles du Moyen Âge et de la Renaissance (du IXe au XVIIe siècle) sera modifiée grâce notamment à la donation d’un mécène anonyme, tandis que le reste du financement proviendra de la Loterie nationale et des subventions publiques accordées chaque année au musée. Quant à l’édification très controversée de la Spirale imaginée par Daniel Libeskind, elle verra finalement le jour en 2007 car, selon Mark Jones, “le V&A a le choix, du point de vue conceptuel, de s’engager ou non dans l’art contemporain – photographie, architecture, design, mode et artisanat”. La Spirale représentera un coût de 75 millions de livres, et les promesses de dons obtenues par Alan Borg, ancien directeur du musée, se chiffrent à 31 millions de livres auxquels s’ajouteront les fonds que Mark Jones collecte actuellement. La dernière phase du projet concernera la rénovation des salles d’expositions temporaires, dans les cours nord et sud, qui comprendront également des espaces consacrés à la mode. Ainsi, d’ici à 2012, près de 80 % de l’ensemble des salles du musée auront été restaurés conformément au projet. Ce programme de rénovation plus cher que celui de la Tate Modern est, jusqu’alors, le projet muséal le plus important du Royaume-Uni. Inspiré du plan directeur préparé l’année dernière pour le V&A par Stephen Greenberg, le nouveau schéma est désormais représentatif de la touche personnelle de Mark Jones. Certes, l’objectif financier semble intimidant, mais le directeur rappelle que cela correspond à 15 millions de livres par an, un montant raisonnable pour une collection d’une telle richesse. Convaincu par la cohérence de ce programme, le directeur du V&A estime qu’il est nécessaire d’opérer la “cartographie du projet dans son ensemble” afin d’en obtenir les meilleurs résultats. Seules les trois salles d’art asiatique et les nouvelles British Galleries ne seront pas sujettes à modifications.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°149 du 17 mai 2002, avec le titre suivant : Coûteux et ambitieux

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