Nomination

Un Belge à la tête du Grand Palais

Chris Dercon, une figure inattendue prend les rênes de la RMN

Par Francine Guillou · Le Journal des Arts

Le 14 novembre 2018 - 532 mots

PARIS

Chris Dercon - Photo David Baltzer
Chris Dercon.
© Photo David Baltzer

1958 Naissance à Lierre en Belgique. Il se forme à l’université de Leyde, aux Pays-Bas : histoire de l’art, théâtre, théorie du cinéma. L’interdisciplinarité de son cursus universitaire va se poursuivre dans l’exercice de ses fonctions futures. Il commence sa carrière au sein d’une galerie d’art néerlandaise avant d’organiser des expositions aussi bien en Belgique qu’aux Pays-Bas. À la même période, il devient critique d’art pour De Standaard, quotidien belge néerlandophone.

1988 Chris Dercon traverse l’Atlantique et devient directeur artistique au PS1 de New York (devenu « MoMA PS1 » en 2000). À l’époque, le P.S.1 Contemporary Art Center, installé dans le Queens depuis seulement quatre ans, mène une politique de programmation culturelle expérimentale, mêlant arts et ateliers éducatifs. En 1990, il retourne en Europe et devient le premier directeur du Centre d’art contemporain Witte de With à Rotterdam. En 1995, il est nommé, toujours à Rotterdam, directeur du Musée Boijmans Van Beuningen. Un an plus tard, il est co-commissaire de l’exposition « Face à l’Histoire » au Centre Pompidou.

2003 Chris Dercon prend la direction de la Haus der Kunst à Munich. À la tête de l’établissement, édifice à la difficile architecture nationale-socialiste, il installe une politique d’expositions ambitieuse, invitant artistes contemporains tels Ai Weiwei ou Paul McCarthy à s’approprier façade, toit et salles, propulsant son institution à l’international. Sous sa houlette, la Haus der Kunst s’ouvre à la musique avec la chanteuse et poétesse Patti Smith, et au cinéma avec le réalisateur thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, qu’il expose avant l’obtention de sa Palme d’or à Cannes en 2010.

2011 Fort de son succès munichois, Chris Dercon est appelé à diriger la Tate Modern de Londres. Changement d’échelle pour le curateur belge qui doit ouvrir la Tate aux performances artistiques, à la vidéo et à la photographie, tout en supervisant l’agrandissement du musée pour un budget de 215 millions de livres [250 millions d’euros]. Cette extension, œuvre des architectes Herzog & de Meuron, est inaugurée en juin 2016, alors que Chris Dercon a annoncé en 2015, à la surprise générale, sa démission pour aller diriger deux ans plus tard le théâtre berlinois Volksbühne.

2017 Précédé d’une campagne de dénigrement hors norme, Chris Dercon s’installe à la tête du Volksbühne. Pro et anti-Dercon s’écharpent par tribunes interposées. Son projet de théâtre externalisé au Tempelhof, cet aéroport désaffecté de Berlin, est mal accueilli par une partie du milieu culturel berlinois, qui lui reproche de miser sur l’événementiel au détriment du théâtre de répertoire. Peu soutenu par ceux qui l’avaient nommé, Chris Dercon démissionne en avril 2018, après une seule et unique saison théâtrale.

2018 Chris Dercon est nommé le 7 novembre président de la RMN-GP (Réunion des musées nationaux et du Grand Palais des Champs-Élysées) à partir du 1er janvier 2019, pour un mandat de cinq ans. Le Belge, dont on dit qu’il parle couramment six langues, succède à Sylvie Hubac, démissionnaire en juin dernier. Sur sa feuille de route : le chantier de rénovation du Grand Palais, prévu pour débuter en 2020 et durer quatre ans, pour un budget de 466 millions d’euros. Contrairement à sa prédécesseure, Chris Dercon devrait jouer un plus grand rôle dans la programmation artistique, plus probablement ouverte sur toutes les formes d’art.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°511 du 16 novembre 2018, avec le titre suivant : Chris Dercon, futur président de la RMN-GP : Un Belge à la tête du Grand Palais

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