Akhetanon ou Smenkhkara ?

L’identité de la momie de la tombe 55 toujours inconnue

Le Journal des Arts

Le 22 mars 2002 - 418 mots

Un sarcophage découvert en Égypte dans la Vallée des Rois en 1907 a fait l’objet, avant son retour définitif en territoire égyptien, d’une dernière exposition à Munich. Un siècle après son exhumation, l’identité de la momie, tour à tour assimilée à Teye, à Akhenaton, puis à Smenkhkara, n’a pas été arrêtée.

Le Caire (de notre correspondant) - Pour le compte de l’Américain Theodore Davis, l’égyptologue Ayrton a mené au début du XXe siècle des fouilles dans la Vallée des Rois qui l’ont conduit jusqu’à la pièce étroite d’une tombe manifestement déjà visitée à plusieurs reprises. Correspondant à une période déterminante de l’histoire égyptienne, l’époque d’Amarna (1350-1333 av. J.-C.), certains objets de cet hypogée, dit tombe 55, étaient associés au règne de Toutankhamon, tandis que d’autres portaient le sceau de la reine Teye, épouse d’Aménophis III et mère d’Akhenaton (Aménophis IV). Au centre de la sépulture, non loin de quatre briques en argile portant le nom d’Akhenaton, prenaient place une caisse et un couvercle de sarcophage anthropomorphe recouvert d’une feuille d’or. Représentant le fouet et le sceptre, le sarcophage était également orné de l’uræus – symbole de la royauté pharaonique. Sur le dessus, le cartouche révélant le nom du souverain avait été soigneusement effacé et le masque d’or dérobé. Une fois analysée, l’identité de la momie a été attribuée, selon les avis d’Ayrton et Davis, à Teye. Puis, des examens successifs ont établi que la dépouille mortelle était de sexe masculin. Hésitant entre Akhenaton, qui a institué du culte d’Aton, et Smenkhkara, son éphémère successeur, les spécialistes ne sont pas parvenus à définir l’identité de la momie. Les circonstances de la restauration des objets répartis entre le Metropolitan Museum of Art de New York et le Musée égyptien du Caire restent de plus énigmatiques. Une partie de la feuille d’or qui recouvrait la caisse est réapparue, il y a quelques années au Musée d’art égyptien de Munich après être passée par le marché des antiquités suisse. Aussitôt après la divulgation de cette nouvelle, le Conseil suprême des Antiquités égyptiennes a obtenu de Munich la restitution de l’objet au terme d’une exposition consacrée au sarcophage, car, conformément à la loi égyptienne, le couvercle du sarcophage de la tombe 55 devait rejoindre les collections du Musée égyptien du Caire. Avant son retour dans la capitale, le couvercle a fait l’objet d’une tomographie (technique d’exploration par radiographie) afin de juger de l’ampleur des restaurations auxquelles il a été soumis. D’ici peu, les scientifiques égyptiens pourront, eux aussi, s’adonner au jeu des attributions.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°145 du 22 mars 2002, avec le titre suivant : Akhetanon ou Smenkhkara ?

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