Vers une cité du Grand Palais

Par Jean-Christophe Castelain · L'ŒIL

Le 18 novembre 2009 - 391 mots

On ne peut que se féliciter qu’avec la nomination de Jean-Paul Cluzel à la présidence du conseil d’administration de la RMN, la fusion de la RMN et du Grand Palais soit programmée. La création d’un ÉPIC en 2007 pour administrer la grande nef qui venait d’être rouverte, à côté de deux autres établissements publics qui se partagent le site, le palais de la Découverte et les Galeries nationales (RMN), n’était pas des plus judicieuses. Il s’agissait à l’époque, dit-on, de sanctuariser un lieu objet de nombreuses convoitises du privé.

Ce gigantesque édifice historique pourrait constituer une formidable cité de la culture au centre même du Triangle d’or parisien. Un multiplexe à la programmation foisonnante et permanente avec plusieurs restaurants, des boutiques, un centre de rencontres internationales, un auditorium, voire, même, une salle de sport puisque grâce au sommet de l’Union pour la Méditerranée lors de la présidence française, on sait qu’il y a déjà une douche.

Une cité idéale mais non réalisable, la définition même de l’utopie de Thomas More. Si déménager le peu souriant commissariat de police est techniquement possible, il faudra faire cohabiter ce nouvel établissement public avec celui du palais de la Découverte dont on ne voit pas comment il pourrait fusionner avec le premier justement en cours de regroupement avec la Cité des sciences sous la nouvelle houlette de Claudie Haigneré.
Mais le plus difficile est à venir : comment financer la climatisation de la grande nef, l’étanchéité de la verrière qui laisse toujours passer quelques gouttes, l’aménagement des surfaces sur et sous les balcons, la construction d’un parking souterrain ? La RMN et le Grand Palais dégagent à eux deux un bénéfice annuel de six millions d’euros, très insuffisant comparativement au coût de ces travaux. L’état des finances publiques étant ce qu’il est, et le mécénat déjà très sollicité, reste l’emprunt envisagé par Yves Saint-Geours, le prédécesseur de Jean-Paul Cluzel. Mais les capacités de remboursement ne le permettent pas en regard des besoins.

Le pragmatisme impose d’avancer pas à pas et de commencer par revoir en priorité la circulation des Galeries nationales où sont organisées les grandes expositions de la RMN. La nature des lieux est ainsi faite que les commissaires sont contraints à de fâcheux allers-retours et d’incommodes changements de niveaux. Ce sera toujours cela pour le million et demi de visiteurs des Galeries nationales.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°619 du 1 décembre 2009, avec le titre suivant : Vers une cité du Grand Palais

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