Éditorial

La fiac et ses planètes

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 31 octobre 2017 - 415 mots

 off. Après plusieurs années d’errance et de tâtonnements, le paysage des foires satellites de la Fiac, dont la dernière édition s’est achevée sur un bilan très positif, est en train de prendre une forme enfin pertinente. Dans le passé, les défuntes Show Off et Slick tentaient de ressembler à la Fiac format réduit en accueillant les refusés. Cette année, on a vu plusieurs manifestations afficher un solide positionnement, leur assurant ainsi une identité propre à séduire un certain public.

C’est le cas d’Asia Now, qui se veut une fenêtre sur la création asiatique contemporaine et qui, pour sa troisième édition, faisant montre d’un grand professionnalisme. C’est le cas aussi d’Outsider Art Fair, la foire d’art brut qui, compte tenu de l’étroitesse de son sujet, souffre cependant d’une offre un peu répétitive et mal mise en valeur, dans des locaux inadaptés. Paris Internationale occupe, elle, solidement le créneau de la jeune création, même si le côté « destroy » des lieux choisis cette année (les anciens locaux de Libération) et de certains accrochages tournait parfois au folklore un peu ridicule. Proche du Grand Palais, Art Élysées est bien installée sur le segment de la peinture figurative « classique » (Combas, Di Rosa, Buffet), visant un public de collectionneurs déjà bons amateurs mais qui ne disposent pas des moyens des acheteurs de la Fiac.

Seule la Young International Art Fair n’a vraiment pas sa place dans ce paysage avec, sauf exception, des stands très médiocres. La Mairie de Paris ferait mieux de louer le Carreau du Temple à Asia Now ou à Outsider Art Fair, lesquelles manquent de surface. Ou mieux à la foire Akaa – Also Known As Africa – qui se tient du 10 au 12 novembre (précisément au Carreau du Temple) et qui viendrait utilement compléter une offre bien segmentée.

Il y a maintenant un début de synergie entre la Fiac et ses planètes, ces dernières élargissant l’offre de la première sans la singer. En retour, la « foire Soleil », locomotive de ce temps fort de l’automne parisien sinon de l’année, renforce son éclat sur le marché international. Elle gagnerait même à intégrer ses satellites dans sa communication et son programme VIP. Ainsi, à défaut de concurrencer Art Basel et Frieze à l’international, elle offre dans un même espace-temps un résumé de la création internationale. A contrario, la Biennale Paris (ex-Biennale des antiquaires) ne suscite aucun événement « off ». La première édition de Fine Art Paris se déroule même bien après la foire d’antiquaires, comme pour mieux signifier que l’étoile a bien pâli.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°488 du 3 novembre 2017, avec le titre suivant : La fiac et ses planètes

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