Spécial Fiac 2010 : internationale, riche et conquérante

Par Jean-Christophe Castelain · L'ŒIL

Le 28 septembre 2010 - 740 mots

Le retour de la Fiac au Grand Palais, en 2006, marquait le début d’un nouvel élan qui n’a fait que se renforcer depuis. Le départ de Martin Bethenod avant l’été 2010 laisse Jennifer Flay seule aux commandes d’une édition qui capitalise sur ses acquis. (Dossier réalisé par V. Delaury, M. Farine, P. Morio, P. Piguet et B. Ramade)

Sur le papier, tout est en place pour que la 37e édition soit aussi réussie que la précédente, mais dans la réalité les choses sont un peu plus compliquées. La Fiac joue dans la cour des grands. Le succès d’un salon de ce calibre se mesure au nombre de grandes galeries, françaises et internationales, à la présence des collectionneurs et au volume des transactions. Si les ventes sont là, les « bonnes » galeries reviennent l’année suivante avec des pièces de meilleure qualité, attirant en retour de plus en plus d’acheteurs. Le cercle vertueux est enclenché…

Malheureusement pour les intéressés, la dégringolade est plus rapide que l’ascension. Mais alors que la recette du succès est connue, le savoir-faire, les moyens, le temps ne se décrètent pas. En outre, le facteur humain n’est pas le moindre des ingrédients. On l’a vu récemment à ArtParis où les tiraillements entre ancienne et nouvelle équipes et la personnalité complexe de son nouveau directeur ont fait perdre à la sympathique foire une part importante de son crédit.

Ce n’est pas le cas pour l’équipe de la Fiac qui aborde avec confiance cette nouvelle édition, malgré le départ de Martin Bethenod. Cette année, aucune faillite n’est en vue, comme c’était le cas avec Lehman Brothers en 2008, encore moins de pandémie comme en 2009 avec l’ex-célèbre H1N1. Mieux, le marché de l’art a repris des couleurs et, partout, la situation économique s’améliore, même si la vieille Europe traîne encore les pieds. Bref, l’horizon est dégagé. 

Une identité renforcée
Fort intelligemment, la Fiac consolide ses acquis plutôt que de s’engager dans de grands changements, ajustant les manettes au millimètre. La foire en elle-même se déploie toujours sur trois lieux dont l’identité se renforce d’année en année. La nef prestigieuse du Grand Palais abrite un peu plus de galeries que l’an dernier – une bonne centaine –, tout en ayant supprimé les malcommodes mezzanines. Ce petit exploit a pu être réalisé en ne reconduisant pas, faute de participants, l’exposition collective qui rassemblait, en 2009, dix galeries modernes majeures (avec un gain à la clef de 300 m²) et en réduisant la largeur des allées.

La Fiac continue à afficher un taux important de renouvellement – près de 30 % des galeries sont nouvelles ou reviennent –, tout en s’enorgueillissant d’une sélection drastique : 190 candidatures acceptées pour 640 (chiffre officiel non vérifié). On note en particulier dans la section française (71 galeries) les absences par rapport à l’an dernier de Catherine Issert, Éric Dupont ou Jean Brolly. À l’autre bout du spectre historique, la section prospective sponsorisée par les Galeries Lafayette à la Cour Carrée, comme il se doit, est en revanche maintenue. Très élégamment et intelligemment, le sponsor n’a retenu que quatre galeries françaises parmi la vingtaine sélectionnée. Histoire de renforcer la vocation internationale de la foire.

Sûre d’elle, la Fiac peut se permettre de laisser se développer un « off » où les jeux sont loin d’être faits. Pas moins de six foires dont deux nouvelles se battent pour attirer les refusés de la Fiac. Cette fausse vitalité est plus le signe d’une querelle d’égo entre organisateurs que d’une offre trop abondante de galeries. Il y aura des « morts », peut-être même dès cette année. Si Slick 5, Show Off 5 et Art Elysées 4 commencent à trouver leur positionnement, la tâche est plus ardue pour Cutlog 2, Access Art Fair 1 et Chic Art Fair 1. Victime de son succès, la Fiac est devenue un terrain de chasse pour les autres foires internationales. Un signe qui ne trompe pas.

Fiac Grand Palais et Cour Carrée

Fiac/Grand Palais
Du 21 au 24 octobre. Avenue Winston-Churchill, Paris VIIIe. Métro : Champs-Élysées-Clemenceau. Horaires : de 12 h à 20 h.
www.fiac.com

Fiac/Cour Carrée du Louvre
Du 21 au 24 octobre. Rue de Rivoli, Paris Ier. Métro : Palais-Royal-Musée du Louvre. Horaires : de 12 h à 21 h.

Tarifs : 28 € et 15 €. Forfait entrée catalogue, 50 euros (catalogue seul : 35 euros). Laissez-passer 4 jours : 50 euros.
www.fiac.com

Légende photo
Le Grand Palais © photo Emmanuel Nguyen-Ngot

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°628 du 1 octobre 2010, avec le titre suivant : Spécial Fiac 2010 : internationale, riche et conquérante

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