Musée des Beaux-Arts, Reims Jusqu’au 28 juin 2010

Frère Foujita

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 26 avril 2010 - 275 mots

Figure incontournable du Paris des années Montparnasse, celles de Modigliani, de Soutine et de Kisling, Léonard-Tsuguharu Foujita (1886-1968) est le premier artiste asiatique à être venu s’installer en France au début du xxe siècle et à y avoir fait carrière.

Originaire de Tokyo, arrivé dans la capitale en 1913, il réussit très vite à imposer son style que caractérisent tant l’érotisme discret de ses nus féminins que la sensualité graphique de ses portraits, de ses chats et de ses natures mortes. Réalisé le plus souvent avec une pâte fine appliquée au pinceau ou au tampon, son œuvre offre à voir un aspect porcelaine totalement inédit.

Avec ses lunettes rondes fortement cerclées, sa coupe de cheveux au bol et ses tenues extravagantes, Foujita ne passait jamais inaperçu. Mais au côté fantasque de son personnage, il convient d’opposer un être d’une grande spiritualité, animé d’une foi mystique complexe qui le conduisit à se faire baptiser en 1959 après avoir vécu une révélation à la cathédrale de Reims. Le prénom de Léonard, qu’il choisit, en dit long sur son admiration pour une forme supérieure d’art que la critique n’a pas toujours relevée.

À y regarder de plus près, on découvre quelle figure paradoxale il était, partagé entre être et paraître, entre « enfer et paradis ». Tel est du moins le titre de l’exposition que lui consacre le musée de Reims, légataire d’œuvres de l’artiste suite au décès de son épouse l’an passé, Reims où il repose dans la chapelle Notre-Dame-de-la-Paix qu’il avait décorée de fresques surprenantes.

« Foujita monumental ! Enfer et paradis », musée des Beaux-Arts, 8, rue Chanzy, Reims (51), jusqu’au 28 juin 2010, www.ville-reims.fr

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°624 du 1 mai 2010, avec le titre suivant : Frère Foujita

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