Questions à… Cécile Debray

Conservateur au MNAM, commissaire de l’exposition

L'ŒIL

Le 23 mars 2010 - 157 mots

À quel type de peinture figurative rattacheriez-vous celle de Lucian Freud ?
Lucian Freud est un artiste très singulier. Dans le contexte de la question de la figure au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il s’est toujours revendiqué de l’exemple incontournable de Giacometti. Notamment dans un face-à-face avec le modèle.

Quel intérêt porte-t-il donc au genre de l’autoportrait ?
Freud aime à souligner que peindre, c’est prendre des risques. Or l’autoportrait est un risque majeur. Cette pratique ponctue toute son œuvre et il aime déjouer l’image trop attendue qu’on s’en fait ordinairement en s’inventant des compositions souvent inédites.

Qu’est-ce qui distingue son art de celui de Francis Bacon ?
Presque tout. Francis Bacon affectionnait de travailler d’après photo. Lucian Freud est porté par un profond souci de réalisme. Il aspire à la transcription d’un réel beaucoup plus complexe que le réel. Alors que Bacon peignait plutôt vite, Freud a toujours été d’une très grande lenteur au travail.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°623 du 1 avril 2010, avec le titre suivant : Questions à… Cécile Debray

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