Ossip Zadkine au format papier

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 21 avril 2009 - 345 mots

Niché au fond d’une petite rue intérieure, le musée consacré à Ossip Zadkine (1890-1967) – là même où l’artiste s’est installé en 1928 – est un véritable havre de paix.

Les collections qu’il recèle sont d’abord celles que Valentine Prax, la veuve du sculpteur, a léguées à la ville de Paris en 1980, à savoir un nombre très important de sculptures et de dessins. Si ces derniers sont pour l’essentiel des pièces postérieures aux années 1940, le fonds en a été notoirement augmenté au cours des dix dernières années par une politique d’acquisition portant délibérément sur les premières périodes de travail de l’artiste, celles d’avant la guerre.

L’exposition « Zadkine sur papier », que l’on peut voir ce printemps au musée, présente une première sélection d’une cinquantaine d’œuvres qui permet de mesurer la diversité des moyens techniques employés par l’artiste. Elle souligne notamment le côté expérimental de ses recherches, soucieux qu’il était de s’éloigner « de toute forme de style spécifique ». Des premières aquarelles du début des années 1910 aux compositions hautes en couleur et plus élaborées des années 1920-1930, c’est aussi toute une histoire de la modernité qu’elle traverse.

Une seconde sélection faite dans le fonds d’origine invite le visiteur à suivre l’évolution du travail sur papier de Zadkine. Il en est ainsi des gouaches et des dessins à l’encre de Chine des années 1940-1950 ou de ceux au crayon pastel des années 1960. Si Zadkine en appelle à une iconographie plus riche et plus diversifiée, c’est que le dessin l’entraîne à plus de liberté et d’invention formelle.

Professeur à la Grande Chaumière, Zadkine aimait à répéter que « l’artiste se voit obligé de rester dans la vie » et que « c’est par amour du réel, et à partir du réel, observé, étudié, senti, vécu, médité, assimilé, que l’artiste élabore l’œuvre d’art ». Sa production graphique illustre très précisément cette recommandation. Elle ne cherche pas à s’éloigner du réel, mais à en capter l’essentiel.

« Zadkine sur papier », musée Zadkine, 100 bis, rue d’Assas, Paris VIe, zadkine.paris.fr, jusqu’au 12 juillet 2009.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°613 du 1 mai 2009, avec le titre suivant : Ossip Zadkine au format papier

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