Questions à... Marguerite de Sabran

Directrice du département d’art tribal à Paris chez Sotheby’s

Par Armelle Malvoisin · L'ŒIL

Le 29 septembre 2008 - 178 mots

Comment expliquez-vous que l’art du Bénin ne séduise pas toujours les amateurs traditionnels d’art africain ?
Beaucoup d’amateurs d’art africain sont viscéralement attachés aux œuvres en bois. Et nombreux sont ceux qui recherchent dans la statuaire et les masques, le choc esthétique qui fut celui qu’éprouvèrent les artistes du début du xxe siècle devant les extraordinaires solutions plastiques offertes par l’art africain. Parallèlement, le superbe « classicisme » des œuvres en bronze du royaume de Bénin fédère d’autres admirateurs, comme les collectionneurs d’objets d’art ou d’art classique.

Une situation paradoxale !
Oui, après des décennies de classification comme « témoins ethnographiques », c’est justement par les bronzes du Bénin que l’art africain est officiellement entré en Europe dans la grande histoire universelle de l’art, notamment avec l’Histoire de l’Art d’Elie Faure publiée en 1911. Et puis, en plus de la qualité extraordinaire de ces œuvres en bronze, cette tradition – vraisemblablement née à Ifé au xie siècle –, constitue l’une des rares sources historiques de l’art africain, dont peu d’objets en bois de cette période sont parvenus jusqu’à nous.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°606 du 1 octobre 2008, avec le titre suivant : Questions à... Marguerite de Sabran

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