Sotheby’s

Surprenante Artemisia

Paris 8e - Le 26 juin 2014

Par Marie Potard · L'ŒIL

Le 19 mai 2014 - 231 mots

Connu par une ancienne photo en noir et blanc découverte par l’historien d’art italien Gianni Papi et publiée en 2011 dans le Burlington Magazine, le tableau demeurait introuvable.

En septembre 2013, surprise, Sotheby’s reçoit une photographie couleur du tableau restauré : conservé dans la même famille depuis quatre-vingts ans, il réapparaît donc aujourd’hui dans le cadre d’une succession. Cette Sainte Marie-Madeleine en extase est l’œuvre d’Artemisia Gentileschi (1593-1652), fille d’Orazio, qui a su s’imposer à une époque où les femmes peintres n’étaient pas facilement acceptées. La composition est caravagesque par excellence, avec un cadrage très serré, une source lumineuse unique extérieure au tableau venant modeler le sujet d’une manière presque sculpturale. L’œuvre est estimée très raisonnablement 200 000 à 300 000 euros, le record de l’artiste étant détenu par l’Autoportrait d’une joueuse de luth, vendu chez Sotheby’s Londres en 1998, 419 500 livres (658 000 euros en valeur réactualisée). Cet autoportrait vient d’ailleurs d’être acquis par le Wadsworth Atheneum (Connecticut) auprès de Christie’s New York, pour un prix inférieur à son estimation basse fixée à 3 millions de dollars, alors qu’il est resté invendu en janvier, absolument surcoté. « Le prix doit être attractif car la meilleure façon de dévaloriser une œuvre, c’est de la proposer trop chère », souligne Pierre Étienne, directeur du département des tableaux anciens. L’esthétique du tableau peut surprendre. En tout cas, elle ne laisse pas indifférent.

Sotheby’s Paris, 76, rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris-8e, le 26 juin à 14 h 30
www.sothebys.com

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°669 du 1 juin 2014, avec le titre suivant : Surprenante Artemisia

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