Michael Werner règle ses comptes dans la presse allemande

Par Isabelle Spicer (Correspondante à Berlin) · lejournaldesarts.fr

Le 1 octobre 2012 - 337 mots

BERLIN (ALLEMAGNE) [01.10.12] – Coup de gueule du galeriste et collectionneur allemand Michael Werner qui s’explique sur les raisons de sa donation au musée d’Art moderne de la ville de Paris. Il ne mâche pas ses mots pour critiquer le paysage muséal allemand.

« Cette donation me donne l’occasion de botter les fesses de quelques directeurs de musées » a déclaré le galeriste et collectionneur Michael Werner au Ministre de la culture allemand, lorsque celui a visité son stand à la foire de Bâle. Werner le rebaptise d’ailleurs « Ministre du Culte » à l’aide d’un jeu de mots, lorsqu’il rapporte ses propos au mensuel d’art MONOPOL.

L’objet de son ire ? L’absence d’art allemand d’après-guerre dans les musées allemands : « pendant mes dix ans à New York, j’ai essayé de faire connaître les artistes allemands. A chaque fois, je regrettais de ne pouvoir montrer à un collectionneur américain un endroit en Europe où on pouvait voir de l’art allemand après 1945 ou à partir des années 60. »

Il regrette également le jeunisme de certaines institutions, dont la Documenta : « Quand on pense qu’il y a dans ce pays des peintres célèbres dans le monde entier qui peignent un tableau chaque jour, et la Documenta y est complètement indifférente… »

Il n’a pas souhaité donner ses œuvres aux musées d’ex-Allemagne de l’est par exemple, notoirement déficitaires en art ouest-allemand, parce qu’il n’a aucun contact avec ceux-ci, a-t-il affirmé au journal Märkische Allgemeine. Berlin ? « Je n’aime pas particulièrement ce que fait Udo Kittelmann », directeur des six musées composant la Nationalgalerie berlinoise, a-t-il ajouté.

Au final, il s’agit avant tout d’une histoire d’affinités personnelles : « Je connais le directeur du Musée d’art Moderne de la Ville, Fabrice Hergott, depuis trente ans ». Celui-ci a eu le choix de puiser librement dans la collection Werner, hormis quelques tabous, dont Baselitz : le galeriste s’est brouillé avec l’artiste qu’il a lancé. « J’ai dit [à Fabrice Hergott] : tu es ami avec-lui, débrouille-toi ».

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Portrait de Michael Werner - 2012 - © Photo Andrea Stappert

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