Vanity Art

L'ŒIL

Le 1 juillet 2002 - 222 mots

C’est fou comme on peut mourir facilement dans les allées des grands « shows » ou Salons internationaux d’antiquaires. De l’Armory Show de New York à la Biennale de Paris, Susan Kramer, antiquaire de haut vol ayant pignon sur Madison avenue, en fait le rude apprentissage en voyant tomber l’un après l’autre ses distingués collègues sous les coups sournois d’un psychopathe épris de Haute époque. Le lecteur, de son côté, notera avec une consternation grandissante au fil des pages de ce thriller très mordant : 1. que l’immense majorité des dessins anciens encore à vendre sont des faux. 2. qu’on peut construire de toutes pièces un dressoir royal du XVIe siècle avec une poutre d’époque. 3. qu’imiter à la perfection un meuble vénitien en laque du XVIIIe siècle est un jeu d’enfant. Où l’on voit qu’on ne saurait prospérer comme antiquaire sans connaître une bonne droguerie. Bref, que reste-t-il de nos amours, c’est la question qu’on peut se poser une fois refermé ce livre épatant qui nous permet tout de même de devenir des as dans le délicat exercice de l’authentification. A moins d’être gagné à son tour par la fièvre des affaires. Salvatore Walker, nous dit l’éditeur, est le pseudonyme d’un antiquaire mondialement connu. Il doit savoir de quoi il parle.

Salvatore Walker, Vanity Art, éd. Le Livre de Poche, Paris.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°538 du 1 juillet 2002, avec le titre suivant : Vanity Art

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