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« Un nouveau concept d’expositions visuelles et musicales », par Fabien Simode sur TSF JAZZ 

Par L'Œil · lejournaldesarts.fr

Le 27 mai 2019 - 425 mots

PARIS

Chaque jeudi, à 8 h 15 et 8 h 45, « Les Matins Jazz », l’émission de Laure Albernhe et Mathieu Beaudou, invitent L’Œil et Le Journal des Arts à parler d’art sur l’antenne de TSF Jazz. Le 11 avril 2019, Fabien Simode, rédacteur en chef de L’Œil, nous emmenait écouter de la musique… dans les musées. 

Chronique à réécouter ici dans son intégralité ou à lire ci-après :

Écoutez le silence… On ne parle pas dans un musée, on chuchote. On ne tape pas non plus des talons, on glisse d’un tableau à un autre. Car la contemplation des œuvres demande le silence. D’ailleurs, vous n’écouterez pas l’album composé pour l’exposition « Le modèle noir » par le rappeur Abd Al Malik dans l’exposition d’Orsay ; il vous faudra l’écouter chez vous. Une salle d’expositions n’est en effet pas une salle de concerts… Enfin, pas encore ; car un nouveau concept fait son apparition dans les musées. Il s’agit d’expositions conçues comme des expériences totales, immersives, où l’on regarde des œuvres autant que l’on écoute de la musique. C’est le cas de l’Atelier des lumières, à Paris, une exposition numérique dans laquelle des tableaux de Van Gogh sont projetés aux murs sur des musiques de Lully, Mile Davis, etc. Et cela plaît beaucoup au public. 

Certains diront qu’il s’agit là plus d’un spectacle de son et de lumière, que d’une véritable exposition. C’est vrai. Pourtant, de « véritables expositions », avec de « vraies œuvres », diffusent, elles-aussi, de la musique, et de plus en plus de la musique originale. L’exposition « Doisneau et la musique », visible en ce moment à la Villette, possède une bande-son entièrement composée par Moriarty. Pour le groupe de Folk, il ne s’agit pas d’illustrer l’exposition par une ambiance sonore, mais de faire littéralement entendre les photos de Doisneau, de les moderniser. C’est facile s’agissant d’une exposition de photographies de Doisneau précisément sur la musique. Certes, mais ce n’est pas toujours aussi simple. L’artiste coréen Lee Ufan a, par exemple, demandé au musicien japonais Ryūichi Sakamoto, auteur de la BO du film Le dernier empereur, de composer la bande-son de son exposition actuellement au Centre Pompidou Metz. Là encore, la musique n’a pas été pensée comme un habillage sonore, mais pour aider le visiteur à ressentir les œuvres d’art, à mieux vivre ses émotions. Car là est tout l’enjeu de ces nouvelles expositions : proposer aux visiteurs un parcours multi-sensoriel, et non plus simplement intellectuel, des œuvres d’art. Bref, de faire avec les musées ce que le cinéma parvient à faire depuis plus d’un siècle : nous émouvoir. 

Fabien Simode

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