Festival

Films sur l’art

Un bon cru pour les Jifa

Par Margot Boutges · Le Journal des Arts

Le 19 janvier 2016 - 536 mots

PARIS

Morceaux choisis dans la programmation de la 9e édition des Journées internationales du film sur l’art, dont l’invité principal est le cinéaste Wim Wenders.

PARIS - Les Journées internationales du film sur l’art (Jifa), qui ont lieu du 22 au 31 janvier 2016 à l’Auditorium du Louvre, voient en cette 9e édition leur temps de programmation prolongé (la manifestation dure huit jours au lieu de cinq) et accueillent un invité : Wim Wenders. Eu égard à la thématique de ce festival, le regard porté par le 7e art sur le processus artistique –, il s’agit là d’un ambassadeur des plus pertinents, le cinéaste et photographe allemand ayant largement filmé différents médiums de création (architecture, photographie, danse, mode, musique…).

C’est sur le Wim Wenders documentariste que les Jifa se focalisent, en projetant ses documentaires les plus célèbres (Buena Vista Social Club [1999], Pina [2011]) ou les moins connus Carnets de notes sur vêtements et villes (1988) (1) et Le Sel de la terre (1988) (2). Après les trois jours dévolus à cette figure – à qui est consacrée le 24 janvier une master class animée par le critique de cinéma Michel Ciment –, les Jifa reviennent à leur ADN en diffusant une sélection de films sur l’art réalisés ces deux dernières années. Montrée en semi-avant-première, la collection de courts-métrages « La visite », œuvre d’un collectif de réalisateurs, accompagne la découverte de lieux culturels vides (Louvre, basilique de Saint-Denis, Versailles…) par des personnes handicapées mentales. Le spectateur peut être touché, et même gêné par cette caméra, qui, tel un chercheur en médiation, colle aux basques des visiteurs, comme par d’encombrantes notes de piano à l’émotion quelque peu surjouée. Cette exploration n’en est pas moins nécessaire car elle rend compte, au cas où on l’ignorerait encore, de la large palette de ressentis de ces publics qu’on appelle bizarrement « empêchés ».

À ne pas manquer
Parmi les films restés encore confidentiels dans notre pays, on distingue Saving Mes Aynak (réal. Brent E. Huffman, 2014), qui relate le travail acharné et actuel d’archéologues afghans s’évertuant à sauver un site archéologique majeur en dépit des menaces des talibans et d’un projet de mine de cuivre destructeur. Dans la catégorie des films plus largement diffusés « à rattraper », figure le très médiatisé Francofonia (lire le JdA no 445, 13 nov. 2015), une méditation de Sokourov sur l’histoire du Louvre sous l’Occupation. Il ne faudra pas manquer non plus La véritable histoire du “Radeau de la Méduse” (réal. Herle Jouon, 2015), documentaire-fiction passionnant réalisé pour Arte et revenant sur le naufrage ayant inspiré à Géricault son œuvre phare. Pour évoquer le passé, des dessins animés ressuscitent les treize jours d’horreur que connurent les naufragés de la Méduse en 1816, et des acteurs en costume reconstituent la réalisation du tableau quatre ans plus tard. Mais la caméra part aussi à la rencontre des équipes du Musée de la marine de Rochefort (Charente-Maritime), qui se sont donné pour mission de reconstruire le radeau au plus proche de ce qu’il fut lors de la catastrophe. Mission accomplie : la réplique de ce vaste mouroir a été mise à l’eau en 2014.

Notes

(1) consacré au couturier Yohji Yamamoto.
(2) portrait du photographe Sebastião Salgado.

9eS Journées internationales du film sur l’art

Du 22 janvier au 31 janvier 2016, à l’Auditorium du Louvre, programme complet sur www.louvre.fr

Légende photo
Wim Wenders, Pina, 2011. © Neue Road Movies GmbH. Photo : Donata Wenders.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°449 du 22 janvier 2016, avec le titre suivant : Un bon cru pour les Jifa

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