Sur Marcel Duchamp et la fin de l’art

L'ŒIL

Le 1 mars 2001 - 233 mots

Il y a du des Esseintes dans le portrait que brosse Jean Clair de Marcel Duchamp. Vingt ans après l’exposition inaugurale du Centre Georges Pompidou qui célébrait l’artiste, le critique d’art, alors commissaire de l’exposition, lève le voile sur le père des ready-mades qu’il qualifie de « dernier des décadents avant de devenir, à son corps défendant le premier des modernes ». Artiste déçu, moins doué que ses frères, Jacques Villon et Raymond Duchamp-Villon, il est loin d’être le provocateur ou le nihiliste dont on parle. Le « prophète des avant-gardes » a mené tout bonnement une démarche réfléchie, raisonnée et fondée sur des spéculations mathématiques propres à son époque. Ses objets ne sont pas trouvés mais combinés avec la plus grande artificialité. Il ne s’agit donc pas de ready-mades si l’on pense à un objet ordinaire « élevé à la dignité d’œuvre d’art par le simple choix de l’artiste ». Tout l’œuvre de Duchamp est basé sur un arrière fond spirite et occultiste. Pour lui comme pour les artistes de la Renaissance, l’art est « una cosa mentale ». Jean Clair ne croit pas « (...) que le choix de ces ready-mades ne (lui) fut jamais dicté par quelque délectation esthétique ». Un texte souvent féroce dans lequel Duchamp du signe perd quelques plume...

Jean Clair, Sur Marcel Duchamp et la fin de l’art, éd. Gallimard, 330 p., 180 F, ISBN 2-07-075803-6.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°524 du 1 mars 2001, avec le titre suivant : Sur Marcel Duchamp et la fin de l’art

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