Pierre Paulin

Par Gilles de Bure · L'ŒIL

Le 1 février 2002 - 239 mots

Le duo parfait : l’élégance et l’érudition d’Elisabeth Védrenne, la fraîcheur et la culture plurielle d’Anne-Marie Fèvre. Elles se sont mises à deux pour accoucher l’anachorète réfugié sur les hauts plateaux alternativement glacés et venteux, secs et brûlants, des Cévennes. Soit Pierre Paulin dont le talent est immense, mais le verbe rare ; dont l’œuvre est éminemment complexe, mais l’expression compliquée. On redécouvre aujourd’hui Pierre Paulin et son univers de formes : expositions et publications en tous genres ; musées, galeries, éditeurs, critiques aux aguets ; hommages et saluts de toute sorte... Redécouverte tardive et justifiée certes, mais que Paulin lui-même considère un peu vaine quoique méritée. A l’évidence, le « vieil homme sur la montagne » a plus que séduit Elisabeth et Anne-Marie, lesquelles, chacune à leur manière, le dépeignent vif, alerte, vert, actif, tout en s’émerveillant de son profil romain. Et justement, toute la qualité du livre est là. Ça n’est pas à une redécouverte mais bien à une découverte que nous convient les deux consœurs. Paulin, designer majeur des années 50-60, est enfin dévoilé, mis en lumière et en perspective. Avec Védrenne à l’essai et Fèvre aux questions, le tour du propriétaire et de l’œuvre est rondement mené. Quoique demeure toujours le mystère Paulin : « Loin de moi en moi, j’existe à l’écart de qui je suis », écrivait Pessoa.

- Elisabeth Védrenne et Anne-Marie Fèvre, Pierre Paulin, éd. Dis Voir, 128 p., 20,58 €.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°533 du 1 février 2002, avec le titre suivant : Pierre Paulin

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