Livre

Prière d’insérer

Martin Parr glisse sur l’huile de sa mécanique

Par Christine Coste · L'ŒIL

Le 16 avril 2014 - 365 mots

Exposition à la Maison européenne de la photographie, publications de Martin Parr, Paris aux éditions Xavier Barral (128 p., 35 euros) et, chez Phaidon, du volume III du Livre de photographies : une histoire (320 p., 79,95 euros) : le photographe britannique est à l’honneur ce printemps.

Ce concentré d’actualité permet de revenir sur l’évolution de son humour kitch, ravageur, et sur la vision du livre photo que ce collectionneur parmi les plus importants au monde partage depuis plus de dix ans avec l’historien Gerry Badger, lui-même grand collectionneur. La découverte de ses nouvelles images produites sur Paris dans le cadre de la carte blanche offerte par la Mep relève ce que l’on voyait pointer depuis quelque temps dans ses expositions. Martin Parr fait du Martin Parr, l’humour en moins, la répétition en prime. Touristes rivés à l’écran de leur mobile au Louvre, tour Eiffel gadgétisée, Paris Plage ou défilés de mode : la mécanique de Parr, vue et revue pour d’autres capitales abordées, est bien huilée. Elle ne réserve aucune surprise. Les clichés réalisés dans le cadre de travaux antérieurs, notamment à la Goutte d’Or ou aux salons de l’agriculture, déséquilibrent plus le point de vue qu’il ne l’élargit. Le catalogue réalisé par Xavier Barral sur le modèle de la structure du plan parisien des éditions Ponchet, en coédition avec elles, laisse tout autant sur sa faim malgré son côté ludique et séduisant. Le meilleur de Martin Parr se concentre donc dans le troisième opus de l’histoire du livre photo réalisé avec Gerry Badger. Cette fois, les deux acolytes analysent les domaines et les genres qui, depuis l’après-guerre, préoccupent les créateurs de livre et la photographie. Propagande, protestation, désir, société, conflit… chapitre par chapitre, on suit la montée en puissance de la personnalisation de la photographie et du livre photo, textes nourris et sélection de livres subjective,
à l’appui. Lorsque Parr dans sa préface assure que « la décennie dévoilera inévitablement moins de superbes livres que la précédente », on demeure toutefois dubitatif, tant la créativité en ce domaine n’a jamais été aussi féconde, notamment dans la microédition belge et française, absente de l’ouvrage. Une partie du monde échapperait-elle désormais à Martin Parr ?

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°668 du 1 mai 2014, avec le titre suivant : Martin Parr glisse sur l’huile de sa mécanique

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