L’architecture selon les Rothschild

De la Grünesschild à l’architecture triomphaliste du baron James

Le Journal des Arts

Le 1 janvier 1996 - 277 mots

Si quelques études dispersées sur les principales réalisations architecturales des Rothschild ont déjà permis la définition trop généraliste d’un style Rothschild, la thèse de Pauline Prévost-Marcil­hacy expose pour la première fois l’extraordinaire politique familiale qui, du Congrès de Vienne aux années trente, entre Alle­magne, France et Angleterre, a conçu et décoré une cinquantaine d’édifices, symboles de l’évolution de son style de vie.

En se fondant sur une belle galerie de portraits, sans s’appesantir sur les occupations bancaires si bien connues de la famille, l’auteur montre l’évolution rapide qui, de la Grünesschild de Francfort mène à l’architecture triomphaliste du baron James, dans son hôtel de la rue Laffitte ou son château de Ferrières, si proche de l’esprit de Mentmore ou de Waddesdon, pour s’orienter ensuite vers des créations plus pittoresques, cottage anglais, rendez-vous de chasse allemand ou villa méditerranéenne, et laisser enfin le primat à la collection de peinture.

L’exceptionnelle unité familiale et son cosmopolitisme permettent la circulation interne des mêmes artistes, symbolisée par Paxton, les constantes dans la distribution et la longue domination du modèle français, joliment illustré par les œuvres de Lami, l’artiste maison .

Traitant ce vaste sujet, digne d’une ancienne thèse d’État, dans le cadre plus rapide de la nouvelle thèse, Pauline Prévost-Marcilhacy n’a pu que très rapidement aborder certains thèmes comme l’architecture philantropique. Mais elle a constitué un remarquable catalogue, présenté en fin de volume, qui révèle des édifices fort intéressants et presque inconnus, en même temps que l’inégalité de la sauvegarde de ce patrimoine. En démythifiant ce sujet, elle lui donne la belle place qui lui revient dans l’histoire de l’art européen.

Pauline Prévost-Marcilhacy,  Les Rothschild, bâtisseurs et mécènes, Flammarion, 495 F.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°21 du 1 janvier 1996, avec le titre suivant : L’architecture selon les Rothschild

Tous les articles dans Médias

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque